(Montréal) Un homme de 45 ans a comparu par téléphone vendredi pour des menaces à l’endroit du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.

L’individu en question a été arrêté jeudi à Drummondville, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées.

En fin de journée, le bureau du directeur des poursuites criminelles et pénales a confirmé que Sylvain Marcoux a été accusé de trois chefs de menaces et d’intimidation.

Plus précisément, il est accusé d’avoir proféré des menaces, selon l’article 264.1 du Code criminel, à l’endroit du directeur national de la santé publique Horacio Arruda, puis à l’endroit de la famille du Dr Arruda.

Le troisième chef retenu s’appuie sur l’article 423.1, qui stipule qu’on ne peut intimider « une personne associée au système judiciaire en vue de lui nuire dans l’exercice de ses attributions ». Les gestes reprochés au prévenu auraient donc pu nuire à la capacité du directeur de la santé publique à prendre d’importantes décisions en pleine pandémie.

Le prévenu a été remis en liberté en attendant sa prochaine comparution prévue à une date non précisée au palais de justice de Saint-Jérôme.

La semaine dernière, le Dr Horacio Arruda a porté plainte à la Sûreté du Québec (SQ) après que des informations personnelles, dont une adresse, eurent été diffusées sur les réseaux sociaux.

Depuis le début de la pandémie, certains internautes insultent le directeur national de la santé publique sur les médias sociaux lorsqu’ils sont en désaccord avec les mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation de la COVID-19.

Réaction du Dr Arruda

En conférence de presse pour faire le point sur l’évolution de la pandémie à Montréal, Horacio Arruda a réagi à la comparution du suspect.

Il a réitéré que la situation l’avait inquiété pour la sécurité de sa conjointe puisque son lieu de résidence avait été partagé sur les réseaux sociaux.

Dr Arruda a soutenu que la situation pouvait servir de message afin que les gens comprennent que l’« on ne peut pas écrire n’importe quoi dans les médias sociaux ».

« Si on exprime des choses qui incitent à la haine, à la violence, même si les gens ne procèdent pas, ils l’ont exprimé, a-t-il mentionné. Faites attention à ce que vous écrivez parce que c’est lu et ça peut inciter d’autres personnes. »

À son avis, cet incident s’inscrit dans tout le tourbillon de théories complotistes et de désinformation au sujet de la pandémie. Il tenait aussi à dénoncer particulièrement les appels à la violence.

« Je pense qu’on n’a pas besoin de violence au Québec dans le contexte de la COVID-19. On a le droit d’avoir une opinion différente, on a le droit de l’exprimer, mais on n’a pas besoin d’utiliser la violence pour ça. »