L’ex-policière Stéfanie Trudeau souhaitait que la Cour d’appel l’acquitte de sa condamnation pour voies de fait. Cette requête a été refusée, mardi. Les enregistrements vidéo sont « accablants et témoignent éloquemment de l’usage d’une force excessive et inappropriée ».

Stéfanie Trudeau, connue sous son ancien numéro de matricule 728, souhaitait un acquittement, une absolution ou un nouveau procès à propos de sa condamnation pour voies de fait à l’endroit de Serge Lavoie, un des citoyens que l’ex-policière avait traité de « gratteux de guitare ».

Elle l’avait frappé sur le boulevard Papineau du quartier Plateau-Mont-Royal, après avoir demandé à Rudi Orchietti, qui avait une bière à la main, de lui montrer ses papiers. Les choses avaient rapidement dégénéré. Des témoins munis de caméra avaient capté une partie des événements et ces vidéos ont été déposées en preuve.

L’avocat de Stéfanie Trudeau, Giuseppe Battista, avait notamment mentionné devant les trois juges de la Cour d’appel en février que la force usée par l’agent « était nécessaire » et qu’elle a agi « dans le feu de l’action ».

« La situation ne présentait aucune menace, aucune trace de violence ou du moindre danger, aucune urgence et rien qui puisse faire croire à une personne raisonnable qu’il était nécessaire d’user d’un tel degré de force », peut-on lire dans la décision du plus haut tribunal de la province.

Et d’ajouter un peu plus loin, toujours dans la décision : « rien ne justifie, répétons-le, qu’elle y ait procédé de la manière que montrent les enregistrements vidéo (confirmés par les témoins de la poursuite), en employant une force disproportionnée ».

Stéfanie Trudeau a aussi fait valoir que des policiers ayant commis des gestes plus violents que ceux qu’elle a posés à l’endroit de Serge Lavoie ont bénéficié d’une absolution inconditionnelle (pour éviter un casier judiciaire).

Encore là, ses arguments n’ont pas été retenus par la Cour d’appel : « sans aucun doute l’absolution inconditionnelle peut-elle être accordée au policier qui a commis un geste de violence injustifiée à l’endroit d’un citoyen, mais cela ne signifie pas qu’elle doit être privilégiée ».

« Finalement, quant à la brutalité des gestes de l’appelante à l’endroit de M. Lavoie, elle est indéniable. Qu’il y ait pire n’est pas un facteur atténuant », lit-on en conclusion de la décision des juges Marie-France Bich, Stephen W. Hamilton et Stéphane Sansfaçon.