(Ottawa) Le Service correctionnel du Canada affirme travailler dans le but de mieux comprendre les besoins des détenus noirs, dont la surreprésentation dans les pénitenciers fédéraux s’élève tout juste sous celle des Autochtones.

Dans une nouvelle note rédigée à l’attention du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, on indique que l’agence fédérale a entrepris d’étudier plus attentivement sa population carcérale noire.

Cette démarche survient sept ans après le dépôt d’un rapport du Bureau de l’enquêteur correctionnel dans lequel il avait été révélé que les détenus noirs dénonçaient régulièrement des cas de discrimination et de préjugés liés aux gangs de rue en prison.

La population carcérale noire représentait 7,3 % des détenus en 2017-2018, d’après les plus récentes données disponibles. Ce qui équivaut à plus du double de la proportion de Canadiens s’étant identifiés comme noirs lors du recensement de 2016. Les Canadiens noirs ne comptent que pour 3,5 % de la population du pays.

De l’avis de l’avocate criminaliste torontoise Lori Anne Thomas, l’excès de surveillance policière dans les communautés urbaines à majorité noire peut mener à une augmentation des probabilités que de jeunes noirs soient entraînés dans l’engrenage du système de justice criminelle pour des délits moins graves comme la possession de cannabis.