Andy Duroseau, qui a tiré en direction d’une voiture conduite par le chauffeur d’un chef de clan de la mafia montréalaise en 2014, et qui a ensuite tenu des propos menaçants envers un juge, des avocats et d’autres personnes associées au système judiciaire, a été condamné à 12 ans de pénitencier et déclaré délinquant à contrôler lundi midi.

Toutefois, en soustrayant la période de temps passé en détention préventive depuis son arrestation en octobre 2014, il reste un peu moins de quatre ans et deux mois à purger à Duroseau.

« Je regrette vraiment ce que j’ai fait (les menaces). Lorsque j’ai parlé à mon avocat, je n’étais pas dans mon état normal. Je veux également m’excuser auprès des deux autres victimes (de la tentative de meurtre) », a déclaré le condamné de 31 ans, en recevant sa peine.

Véhicule criblé de balles

Le soir du 3 octobre 2014, Andy Duroseau a tenté de tuer Nicola Valiente, ancien chauffeur du défunt chef de clan de la mafia Andrew Scoppa, alors qu’il revenait à son condo en compagnie de sa conjointe enceinte.

Le couple venait de quitter la rue Barnett à bord d’un VUS et s’apprêtait à entrer dans le garage souterrain de l’immeuble à condos lorsque Duroseau a sauté du haut d’un muret et tiré à au moins sept reprises en direction du véhicule, sans atteindre ses deux occupants.

M. Valiente a fait marche arrière avant que le véhicule s’immobilise un peu plus loin. Le couple a trouvé refuge dans une pharmacie, où quelqu’un a communiqué avec le 911. Duroseau a été arrêté peu après, non loin des lieux du crime. Un GPS a été retrouvé peu après sous le véhicule des victimes.

Duroseau a été déclaré coupable de tentative de meurtre, de possession d’arme et de bris d’ordonnance en mars 2018 mais les choses se sont envenimées davantage pour lui par la suite.

Enregistré en prison

Lorsque Duroseau a appris que la Poursuite voulait le faire déclarer délinquant dangereux, il a commencé à tenir des propos menaçants envers certaines personnes du système judiciaire, dont un juge, et quelqu’un a prévenu la police.

Les policiers ont installé des mouchards dans une salle commune de l’Établissement de détention Rivière-des-Prairies et ils ont capté des conversations durant lesquelles Duroseau a tenu des propos menaçants envers certaines personnes, et abondamment parlé des armes et de la situation de la scène criminelle à Montréal.

Après des mois de procédures, la Poursuite, assurée par Me François Godin, et la Défense, assumée par Me Antonio Cabral, se sont entendues sur une peine de 12 ans, assortie d’une ordonnance de délinquant à contrôler d’une durée de dix ans, et effective après sa période d’emprisonnement.

« C’est une mesure qui nous parait tout à fait appropriée autant pour aider M. Duroseau que pour protéger la société. Il a besoin d‘aide, il est rendu là et c’est un bon compromis », a déclaré Me Godin.

Cette entente a rendu inutiles les représentations sur la peine qui devaient s’échelonner sur trois jours. Les victimes, dont M. Valiente et sa conjointe, ont été invitées à témoigner. M. Valiente a refusé alors que sa conjointe ne s’est pas présentée ce matin.

« Les victimes (de la tentative de meurtre) ont été très chanceuses de s’en être tirées indemnes. On peut comprendre la peur et la crainte que ces gens-là ont dû subir », a déclaré le juge Carol Richer de la Cour du Québec en entérinant la suggestion commune des parties et en condamnant M. Duroseau.

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