La police de Longueuil a annoncé avoir arrêté un homme de Québec, Pascal Desgagnés, en lien avec l’espionnage de plusieurs personnalités publiques québécoises et américaines sur leur téléphone cellulaire.

Les faits se seraient déroulés sur une période de près de six ans, soit entre le 13 décembre 2013 et le 21 janvier 2019. Pascal Desgagnés, un homme de 45 ans qui détiendrait des connaissances poussées en informatique, est actuellement détenu à Québec et comparaîtra jeudi. Celui-ci n’avait pas d’antécédents criminels.

M. Desgagnés fera face à six chefs d’accusation, dont vol d’identité, fraude à l’identité, méfait à l’égard de données informatiques, utilisation non autorisée d’un ordinateur et utilisation frauduleuse d’un mot de passe. Selon l’enquête, le suspect aurait agi seul et les victimes n’auraient subi aucun dommage financier.

L’enquête a débuté en mai 2018, a annoncé le porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), Patrick Barrière. « La quantité d’éléments saisis et vérifiés ainsi que la complexité des analyses expliquent la durée de cette enquête exhaustive », a indiqué M. Barrière.

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Le porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil, Patrick Barrière.

Pour l’instant, le nombre total de victimes de l’espionnage de M. Desgagnés n’a pas été révélé, mais devrait l’être au cours du procès. Cependant, le réseau TVA avait révélé mardi soir qu’un individu aurait piraté des dizaines de téléphones cellulaires de vedettes, dont celui de l’animatrice Véronique Cloutier et de joueurs du Canadien de Montréal.

« Il est à noter qu’il n’y a aucun lien entre les victimes et que le suspect ne connaissait pas celles-ci », a précisé M. Barrière.

Des sources ont confirmé à La Presse que des perquisitions avaient été faites il y a quelques semaines. Celles-ci ont eu lieu à plusieurs endroits : au domicile du suspect, sur certains sites web, sur des tours d’ordinateurs, ainsi que sur divers dispositifs informatiques.

Ces sources bien au fait du dossier ont expliqué la durée de l’enquête par les délais pour l’obtention des autorisations judiciaires et l’arrêt Jordan de la Cour suprême, qui a incité la police à changer ses façons de faire et à rassembler toute la preuve avant qu’un suspect soit arrêté et accusé.

On ignore comment le suspect s’y serait pris pour pirater le téléphone cellulaire de ses victimes et ce à quoi il aurait eu accès.

- Avec la collaboration de Daniel Renaud