Une nouvelle équipe de coordination sera mise en place pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants sur l’internet, a annoncé jeudi matin la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.  

Une nouvelle équipe de coordination sera mobilisée pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants sur internet, alors que ce fléau prolifère, a annoncé jeudi matin la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

2,2 millions de dollars par an sur une période de cinq ans seront injectés dans le projet, un investissement totalisant 11 millions de dollars.

La future équipe sera composée de neuf membres de la Sûreté du Québec (SQ) et d’un policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L’initiative misera sur une étroite collaboration entre les différents corps de police municipaux au Québec et les agents de la SQ et du SPVM. Il s’agira aussi pour ses dix membres d’assurer une fluidité dans la coopération des corps policiers du Québec et du Canada dans un dossier.  « Internet n'a pas de frontières, les enquêtes dépassent rapidement nos territoires respectifs, a précisé le directeur général du SPVM, Sylvain Caron, présent aux côtés de la vice-première ministre.

« Comme mère de presque deux enfants, ça m’interpelle énormément. Ce sont des histoires qui donnent froid dans le dos », a dit la vice-première ministre Geneviève Guilbault en point de presse.

Cette équipe s’ajoutera à celles déjà présentes sur le terrain et sera la quatrième à avoir pour mandat de s’occuper de ce type d’infractions. Elle sera dédiée exclusivement à la coordination d’opérations contre l’exploitation sexuelle de mineurs sur le web.

Fléau en hausse

Depuis le déploiement en 2012 de la stratégie provinciale de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants sur internet, plus de 750 arrestations de prédateurs sexuels ont été effectuées. « Ça veut dire qu’on a sauvé plusieurs enfants, des victimes potentielles de cybercrimes de nature sexuelle », a déclaré Mario Bouchard, directeur général intérimaire de la SQ, Mario Bouchard.

Les instances policières reçoivent des centaines de signalements chaque année et s'attendent à en recevoir plus de mille cette année.
L’accessibilité au web rend les jeunes vulnérables au leurre d’enfant, à la sextorsion, au partage d’images intimes ainsi qu’à tous les crimes reliés à la pornographie juvénile.

Malgré les efforts déployés, les sept dernières années ont vu le nombre de cas augmenter considérablement. Les corps policiers sont confrontés à « une hausse fulgurante, qui confirme l’importance d’intervenir rapidement, pour renforcer et consolider nos efforts », a dit Mario Bouchard hier au point de presse.

Combattre ce fléau présente de multiples défis. « Nous avons adapté nos méthodes pour demeurer à l’avant-garde », assure M. Bouchard. La Direction des enquêtes criminelles de la SQ est dotée de 130 experts policiers et civils dédiés exclusivement à éradiquer le cybercrime et l’exploitation sexuelle des enfants sur internet.

Sur le territoire montréalais, au cours des trois dernières années, le SPVM confirme avoir traité 2260 dossiers relatifs aux cybercrimes visant les enfants. Il a également mené 200 perquisitions et procédé à 305 arrestations pour ce type de crimes.