Le procès pour proxénétisme de Denis Désiré, ex-responsable de la sécurité d’une école secondaire de Montréal-Nord, s’est ouvert lundi au palais de justice de Montréal. L’homme de 45 ans a été arrêté après avoir lui-même appelé à deux reprises le 911 pour dénoncer le comportement violent de la victime, a raconté le premier témoin du procès.

Coordonnateur de la sécurité pendant 10 ans à l’école secondaire Calixa-Lavallée, Denis Désiré fait face à plusieurs accusations de voies de fait, de menaces et de proxénétisme à l’endroit d’une seule victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication. L’accusé assiste au procès au premier rang, entouré de ses proches.

L’enquête policière s’amorce le 24 mars 2018. Denis Désiré fait alors un appel au 911 pour se plaindre d’une femme qui a brisé les vitres de sa voiture. Les agents se déplacent sur les lieux, mais quittent rapidement, puisque l’accusé ne veut pas porter plainte pour méfaits, témoigne l’agent François Marien du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Quarante-cinq minutes plus tard, Denis Désiré rappelle au 911. Cette fois, il dit que la femme est violente à son endroit et que si la police ne réagit pas, «il va faire de la violence sur elle», relate l’agent Marien. De retour sur les lieux avec son partenaire, l’agent Marien aperçoit une femme en pleurs, visiblement ébranlée. Elle tient une mèche de cheveux dans ses mains. Il remarque sur son corps un tatouage au nom de l’accusé.

En analysant la situation, les deux policiers décident d’arrêter Denis Désiré pour violence. «Elle semble être la personne attaquée. Elle est en pleurs, shaky», justifie le témoin en contre-interrogation.

L’arrestation permet aux policiers de mettre la main sur le téléphone cellulaire de Denis Désiré dans lequel se trouvent de nombreuses photos montrant une ou plusieurs femmes. Sur ces photos, on peut lire huit différents tatouages, dont «El Presidente » et «The Nice».

Selon le sergent-détective Nicolas Beaucage, plusieurs numéros de téléphone retrouvés dans le téléphone sont associés à des sites d’annonces d’escortes à Winnipeg et Calgary. Un des numéros mène aux annonces de la victime alléguée dans le dossier de proxénétisme, témoigne le policier.

La victime devrait d’ailleurs témoigner mardi. Le procureur de la Couronne Me Pascal Dostaler entend présenter une requête pour lui permettre de témoigner dans une autre pièce du palais de justice. Les avocats de la défense Me Serge Lamontagne et Me Roucha Oshriyeh entendent contester cette requête. Le juge Pierre Labelle aura le dernier mot.