La sœur de la touriste américaine tuée en Colombie-Britannique estime que le père d’un des deux suspects n’accepte pas sa part de responsabilité dans le drame que vit sa famille.

Kennedy Deese est la sœur de Chynna Deese, qui a été retrouvée morte avec son petit ami australien, Lucas Fowler, près d’une autoroute du nord de la Colombie-Britannique à la mi-juillet. Elle a publié, samedi, une déclaration sur Facebook accusant Alan Schmegelsky, le père de Bryer Schmegelsky, de jouer à la victime.

La sœur de Chynna Deese a également déclaré qu’Alan Schmegelsky n’était pas « fait de la même étoffe » que sa famille et qu’il ne reconnaissait pas sa responsabilité dans l’éducation de son enfant.

« Votre chagrin vous appartient. Vous ne pouvez pas nous comprendre, car nous n’avons rien fait pour causer votre douleur, alors que vous avez joué un rôle dans la cause de notre douleur », a écrit Kennedy Deese.

« Pour les meurtriers et leur famille, l’action appropriée lorsque des erreurs sont commises consiste à accepter leur responsabilité. La réponse publique appropriée aurait été des excuses sincères. Mais nous vous pardonnons tout de même et sommes miséricordieux. »

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) croit avoir retrouvé la semaine dernière les corps de Kam McLeod, 19 ans, et de Bryer Schmegelsky, 18 ans, de Port Alberni, en Colombie-Britannique, dans un marais du nord du Manitoba après une vaste chasse à l’homme qui a duré près de deux semaines.

La police a indiqué qu’elle attendait les résultats des autopsies avant de confirmer que les corps sont bien ceux des deux suspects.

Les deux jeunes hommes sont soupçonnés d’avoir tué Chynna Deese et Lucas Fowler et ont été accusé du meurtre au deuxième degré de Leonard Dyck, un professeur de l’Université de Colombie-Britannique.

« Je sais ce que vous ressentez »

Alan Schmegelsky a récemment déclaré à l’émission de télévision australienne 60 Minutes qu’il ne pouvait pas croire que son fils était un meurtrier tant qu’il ne connaîtrait pas les faits, affirmant qu’il savait comment se sentaient les familles des victimes.

« Je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé. Que ce soit à cause de mon fils ou à cause de quelque chose d’autre, on l’ignore. Je viens de perdre mon fils. Je sais exactement ce que vous ressentez », a déclaré Alan Schmegelsky.

« Ça fait très mal. Il était mon unique enfant. Je ne pourrai plus jamais le serrer dans mes bras. Je ne pourrai jamais le taquiner à nouveau. Je ne pourrai plus jamais passer une minute avec lui. »

« Au moins, je sais où il est. Ses problèmes sont terminés. »

Lorsqu’il a été joint dimanche sur Facebook et interrogé sur sa réponse au message de Kennedy Deese, Alan Schmegelsky a déclaré que la jeune femme pourrait elle aussi aller à l’émission 60 Minutes et qu’il pouvait la mettre en contact avec la chaîne australienne.

« Je n’ai rien à cacher », a-t-il écrit.

Un récit de 132 pages

Lorsque la police recherchait toujours les deux suspects, Alan Schmegelsky avait envoyé aux journalistes un récit de 132 pages sur sa propre vie. Il a décrit le texte comme une interprétation romanesque de la vie troublée de son fils et de ses nombreux démêlés avec la police et les tribunaux. Son intention était de souligner comment un « système déficient » avait forgé le caractère de son fils.

Kennedy Deese a répliqué en affirmant qu’il n’y avait « pas de drapeau blanc de capitulation pour [sa] famille ».

« Nous n’avons pas été vaincus par le divorce, les problèmes de santé mentale, la violence, la pauvreté et les contraintes socio-économiques, les conflits domestiques, l’alcool ou la drogue, les médias sociaux et l’intimidation, les sentiments de solitude ou les disparités », a-t-elle écrit. Elle a précisé que sa sœur avait été la première de sa famille immédiate à se rendre jusqu’à l’université.

« Nous avons le courage de demander de l’aide et d’offrir de l’aide. Nous sommes forts et restons unis en ce moment face à toutes les épreuves qui se sont abattues sur nous. »

Le commissaire adjoint de la GRC, Kevin Hackett, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi qu’il serait « extrêmement difficile » de comprendre pourquoi les deux jeunes voyageurs ont été tués parce que les enquêteurs ne pourront jamais interroger Bryer Schmegelsky ou Kam McLeod.