Un avion de l'entreprise québécoise Air Saguenay s'est écrasé lundi avec sept personnes à bord dans une zone isolée du Labrador.

L'appareil transportait des pêcheurs américains et leurs guides. L'accident serait survenu en toute fin de journée, lundi.

«À date, les informations très préliminaires que j'ai, c'est qu'il y aurait trois décès et quatre personnes portées disparues», a indiqué Jean Tremblay, dirigeant d'Air Saguenay, en entrevue téléphonique. «On espère toujours retrouver des survivants. On espère beaucoup.»

L'aéronef était un hydravion DHC-2 Beaver. Son pilote, Gilles Morin, travaillait pour Air Saguenay depuis 2011, a indiqué M. Tremblay.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE THREE RIVERS LODGE

Gilles Morin

L'écrasement serait survenu à proximité du lac Mistastin, un immense plan d'eau situé non loin du territoire québécois.

«L'avion était nolisé par une pourvoirie. À chaque jour, notre pilote transportait des pêcheurs avec des guides», a indiqué M. Tremblay. «L'avion partait avec quatre pêcheurs et deux guides pour les amener à différents endroits. Le lac où l'accident est arrivé, on y allait pratiquement à toutes les semaines.»

M. Morin connaissait cette zone comme le fond de sa poche : c'est lui qui travaillait sur ce contrat depuis plusieurs années. «Le pourvoyeur demandait chaque année que ce soit Gilles qui revienne», a dit M. Tremblay. «Il faisait partie de l'équipe.»

Les causes de l'accident demeurent nébuleuses. «Les conditions météo étaient très bonnes hier partout au Québec et au Labrador», a dit le propriétaire d'Air Saguenay.

Le Bureau de la sécurité dans les transports (BST) a annoncé avoir ouvert une enquête sur l'accident. L'organisme « enverra une équipe d'enquêteurs » sur place afin de « recueillir des informations et évaluer l'événement ».

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

En 2015, un appareil d'Air Saguenay s’était écrasé près de Tadoussac, tuant son pilote et ses cinq passagers.

La pourvoirie qui avait nolisé l'avion est la Three Rivers Lodge, située au Labrador. L'entreprise n'a pas immédiatement retourné nos appels mardi.

Air Saguenay n'en est pas à sa première tragédie aérienne.

En 2015, un appareil de l'entreprise (et du même type que celui impliqué dans l'accident de lundi) s'était écrasé près de Tadoussac, tuant son pilote et ses cinq passagers. L'avion avait décroché en effectuant un virage à basse altitude, «probablement afin que ses passagers puissent mieux admirer la faune», a conclu le BST.

En 2010, un autre DHC-2 Beaver s'est écrasé dans une montagne près du lac Péribonka, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, tuant son pilote et trois des cinq passagers. Le BST a déterminé que le pilote avait décollé dans des conditions météos défavorables et qu'il avait pris trop tardivement la décision d'effectuer un atterrissage d'urgence. L'organisation a aussi conclu que l'un des passagers était assis sur un siège non-conforme, ce qui a causé son éjection de l'appareil au moment de l'impact.