(Lethbridge) La mère d’un jeune enfant mort d’une méningite bactérienne s’est effondrée à plusieurs reprises, mardi, alors qu’elle racontait à son procès qu’elle était toujours hantée par la mort de son garçon.

Collet Stephan et son mari David, originaires de l’Alberta, sont accusés d’avoir omis de fournir les choses nécessaires à l’existence de leur fils Ezekiel, qui est mort en mars 2012.

En pleurs, Mme Stephan a témoigné à son procès que son rôle en tant que mère à la maison était de prendre soin de ses enfants, et qu’elle avait été « mise sur Terre » pour poursuivre cet objectif.

La Couronne estime que le couple aurait dû demander des soins médicaux plus tôt. Les parents avaient choisi de traiter leur enfant avec des médecines alternatives.

Un jury avait condamné le couple en 2016, mais la Cour suprême du Canada avait ordonné la tenue d’un deuxième procès. Celui-ci se déroule devant juge seul et David Stephan se défend lui-même.

Collet Stephan a affirmé qu’elle avait certains souvenirs précis de la mort de son fils, mais elle dit en avoir bloqué d’autres.

« Ce fut une période extrêmement traumatisante qu’aucun parent ne devrait avoir à vivre », a-t-elle soutenu.

Ezekiel a arrêté de respirer pour une première fois lorsqu’elle le tenait dans ses bras et qu’elle l’entendait aspirer de façon irrégulière.

« Je l’avais tapoté dans le dos et il a recommencé à respirer. Je l’ai porté dans la chambre et quand je l’ai couché sur le lit, il a cessé de respirer à nouveau », a-t-elle relaté.

Elle dit avoir bouché son nez et soufflé dans sa bouche. Il avait alors toussé du mucus et du liquide et son état semblait s’améliorer.

Le couple a signalé le 911 lorsqu’il conduisait l’enfant à l’hôpital.

Méningite virale ou bactérienne

Les parents ont témoigné qu’ils croyaient que leur fils était atteint du croup, qu’ils avaient soigné avec des remèdes naturels. Ils ne pensaient pas qu’il était nécessaire de le transporter à l’hôpital même s’il faisait de la fièvre et qu’il manquait d’énergie.

Mme Stephan dit avoir fait des recherches sur les méningites virales et bactériennes.

« Dans mon esprit, je pensais que sur les deux, il était plus proche de la méningite virale que de la bactérienne », a-t-elle indiqué.

Après avoir discuté avec son mari, ils ont décidé de ne pas emmener immédiatement l’enfant à l’hôpital.

« Je n’ai vu aucun problème de santé le contraignant à consulter un médecin. S’il commençait à présenter des symptômes, alors nous l’aurions emmené », a-t-elle ajouté.

David Stephan a déclaré qu’ils soupçonnaient que le petit Ezekiel était atteint d’une méningite virale. Il s’agit d’une maladie moins grave qui disparaît généralement d’elle-même, mais la forme d’origine bactérienne peut être mortelle si elle n’est pas traitée rapidement avec des antibiotiques.

« Je me souviens très bien que la méningite bactérienne n’était pas sur le radar », a-t-il assuré lors de son interrogatoire avec la procureure de la Couronne, Britta Kristensen.

« Si nous avions pensé qu’il souffrait d’une infection mortelle, nous aurions immédiatement consulté un médecin. »

Il a rappelé que sa femme avait appelé une amie qui était infirmière et sage-femme. Celle-ci a soulevé la possibilité que l’enfant soit atteint d’une méningite, mais elle n’était pas certaine.

M. Stephan a déclaré qu’il était « 100 % convaincu » que son fils était guéri, jusqu’à ce qu’il remarque sa respiration étrange.

Il a ajouté que le couple avait continué de le traiter avec des remèdes naturels, même après la déclaration de mort cérébrale du bambin à l’hôpital pour enfants de Calgary.

« Nous nous accrochions à n’importe quoi », a-t-il affirmé.