Les trois présumés complices de Frédérick Silva arrêtés hier par le SPVM auraient contribué à cacher et à entretenir, durant sa cavale, celui que la police considère comme un tueur à gages du crime organisé.

Selon des sources, les trois hommes, ou une partie d’entre eux, auraient versé l’argent nécessaire pour louer un ou des endroits où Silva a séjourné durant sa fuite, ou auraient servi de prête-nom pour la location.

Les trois hommes ont été relâchés en attendant la suite de l’enquête et n’ont donc pas comparu. On ignore leur identité mais l’un d’entre eux serait relié aux motards selon nos informations.

Le nom de Frederick Silva a figuré sur la liste des 10 criminels les plus recherchés au Canada.

Il a été arrêté en février dernier, après une cavale d’un an et neuf mois. Il promenait un petit chien, devant un immeuble à condo où il se terrait, sur la rue Duke, dans Griffintown, près du Vieux-Montréal, lorsqu’il a été coincé par les membres du Groupe tactique d’intervention du SPVM.

Silva, 39 ans, est accusé d’avoir tué un client d’un club de danseuses du centre-ville de Montréal en mai 2017, d’avoir tenté de tuer le mafioso Salvatore Scoppa à Terrebonne en février 2017, et d’avoir assassiné Alessandro Vinci dans l’entreprise familiale de Laval, en octobre 2018.

La police soupçonne toutefois Silva d’avoir commis une huitaine d’autres meurtres, notamment celui de Sébastien Beauchamp, un proche des motards tué en plein jour, dans un carrefour achalandé de l’arrondissement de Saint-Léonard, en décembre dernier.  

L’enquête sur les crimes présumés commis par Silva se poursuit. Elle est menée par les membres de la Section des meurtres non résolus des Crimes majeurs du SPVM. D’autres arrestations pourraient suivre.

Isolé de tous

Pendant que l’enquête se poursuit, Silva dénonce ses conditions de détention.

Depuis le premier avril dernier, il a été transféré dans une prison à l’extérieur de Montréal et il affirme que cela l’empêche de se préparer adéquatement en vue de ses procédures judiciaires et de voir sa famille.

Dans une requête en habeas corpus déposée en Cour supérieure, Silva dit être confiné dans un secteur où il est seul, et il se plaint notamment de ne pouvoir avoir accès à un gymnase, ou de pouvoir même laver son linge.

Il aimerait pouvoir rencontrer plus souvent son avocate, Me Danièle Roy, alors que la preuve contre lui est contenue sur 28 cd, deux clés usb-de 18,49 et 36,95 Go-et dans 140 autorisations judiciaires.

Les autorités carcérales ont justifié ces conditions de détention notamment par le fait que Silva représente un risque d’évasion, retenant sa longue cavale. Le prévenu réplique toutefois qu’il a un comportement exemplaire, qu’il a toujours fait preuve de conformiste et que rien ne permet de conclure qu’il cherchera à s’évader.

« Cette position le brime dans ses droits constitutionnels et de sa volonté de bénéficier d’une défense pleine et entière…. Son encadrement est équivalent à de la ségrégation administrative et constitue à sa face même une privation de liberté individuelle », affirment les avocats de son volet carcéral, Me Andrée-Anne Dion-Côté et Me Pierre Tabah.

Frédérick Silva demande d’être transféré dans un centre de détention à Montréal et d’être placé en population régulière.

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