L’ex-présidente du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Chantal Racette, destituée de son poste à l’été 2017, poursuit pour plus de 150 000 $ le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et son ancien syndicat, toujours sous tutelle. Elle soutient avoir été démise de ses fonctions pour des « motifs politiques ».

L’ex-patronne du puissant Syndicat des cols bleus de Montréal tire à boulets rouges sur les dirigeants du SCFP et le tuteur Denis Régimbald dans une poursuite civile déposée cette semaine au palais de justice de Montréal. Elle dénonce « l’incompétence des dirigeants de la tutelle » et les « propos mensongers [des défendeurs] à son égard à toute la communauté syndicale ».

Elle réclame 108 000 $, principalement en salaire, à la centrale syndicale et à sa branche québécoise, ainsi qu’au Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP-301). L’ex-présidente demande également 50 000 $ en dommages punitifs et pour atteinte à la réputation au Syndicat des cols bleus et au tuteur Denis Régimbald.  

Chantal Racette a été dégommée de son poste, il y a deux ans, en raison de sa mauvaise gestion, de ses dépenses excessives et du grave dysfonctionnement du syndicat. La leader syndicale avait espionné deux membres de l’exécutif en installant un appareil de géolocalisation sur leur voiture personnelle. Une grève illégale avait également coûté une fortune au syndicat.

L’ex-présidente a aussi été visée par une enquête criminelle pour intimidation et voies de fait à l’égard de Marc Ranger, le directeur québécois du SCFP, lors d’une altercation en marge d’un congrès à Québec. Aucune accusation n’a finalement été retenue à son endroit.

Dans sa poursuite, Chantal Racette reconnaît avoir posé des clés GPS sur les véhicules des représentants du syndicat, mais soutient avoir employé la « meilleure solution » à l’époque. Elle se décrit comme une « présidente dévouée et passionnée qui a mis beaucoup de temps, d’énergie et de cœur dans son syndicat ».

L’ex-leader syndicale, qui a pris sa retraite à 53 ans l’an dernier, déplore la tutelle de son ancien syndicat, prolongée jusqu’en mai 2020. « Le SCFP-CUPE est incapable de gérer la section locale comme il se doit, les membres sont complètement démobilisés et les tentatives de la tutelle de modifier les statuts et règlements en septembre 2018 et février 2019 pour réduire l’autonomie de la section locale furent refusés par les membres », indique-t-elle.