Plus d'une trentaine de locataires ont été jetés à la rue lundi matin après qu'un violent brasier ait rasé en bonne partie leur immeuble d'habitations à loyer modique (HLM), à Saint-Eustache.

«Mon conjoint était parti travailler, je me suis levée et tout le balcon était en feu. Les alarmes ont sonné autour de 6h15. J'avais des bouchons dans les oreilles, je ne les ai pas entendues tout de suite», raconte Lise, une sinistrée qui vivait au deuxième étage du 42 rue Chénier. «[Les pompiers] avaient peur que le toit s'effondre, mais là il n'y en a plus de toit», explique la résidente, le regard rivé sur ce qui reste de l'immeuble majoritairement habité par des personnes âgées.

L'alarme incendie d'un appartement au troisième étage a donné l'alerte aux pompiers tôt lundi matin. Une fois sur place, ils ont aperçu de la fumée et ont procédé à l'évacuation des résidents du 42 rue Chénier et de l'immeuble voisin. Ils ont été relocalisés vers le Manoir Saint-Eustache, une résidence pour personnes âgées située en face de l'immeuble incendié.

«Ils sont venus me chercher, ça pressait. Le feu n'était pas pris encore», relate Michel Dugas, en pantoufles dans sa chaise roulante.

«J'ai les jambes molles, je ne réalise pas vraiment ce qui arrive. C'est trop subit. Je sais que les assurances vont payer, mais quand même. C'est un gros stress», souligne Lise, une sinistrée.

Quatre-vingt pompiers ont été mobilisés pour maîtriser les flammes. Des renforts des services incendie de Deux-Montagnes, Boisbriand, Mirabel, Sainte-Thérèse et Pointe-Calumet ont été nécessaires pour contrôler le feu.

«Deux personnes ont été transportées à l'hôpital lors de l'évacuation. Elles ont été victimes de malaises [à cause du stress provoqué par la vue des flammes]», a rapporté le directeur du service incendie de Saint-Eustache, Charles de Rouville. «Nos enquêteurs en recherche et cause incendie vont prendre la relève», explique-t-il. La raison de l'incendie est méconnue à l'heure actuelle.

La Croix-Rouge était sur place pour aider les sinistrés. Elle était accompagnée d'une escouade de la sécurité civile pour prendre en charge les sinistrés. «On est bien entourés, c'est plus le moral qui en prend un coup», témoigne Ginette Gravel, une sinistrée.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les résidants ont été relocalisés dans un bâtiment à proximité.