Gilbert Rozon reviendra au tribunal en novembre seulement, pour subir son enquête préliminaire, à la suite des accusations de viol déposées contre lui.

Le fondateur de Juste pour rire a choisi de subir un procès devant jury, a fait savoir son avocat, Me Pierre Poupart.

L’accusé était absent du palais de justice de Montréal, ce matin, alors que son avocat a convenu avec le procureur de la Couronne, Me Bruno Ménard, de la date du 12 novembre pour la tenue de son enquête préliminaire, qui durera cinq heures.  

Gilbert Rozon devra se présenter devant le juge à ce moment, et la plaignante y sera aussi.

« Il y aura une déclaration vidéo de la plaignante qui sera présentée, et elle sera disponible pour contre-interrogatoire, si la défense a des questions à poser », a expliqué Me Ménard.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Le procureur de la Couronne, Me Bruno Ménard (à gauche), et l'avocat de Gilbert Rozon, Me Pierre Poupart.

L’étape de l’enquête préliminaire sert à déterminer si la preuve est suffisante pour aller à procès. Les vacances d’été et autres obligations des avocats au dossier ne permettaient pas de tenir l’enquête préliminaire plus rapidement, ont-ils expliqué au juge Denis Mondor, qui a entériné la date proposée.

Des accusations de viol et d’attentat à la pudeur à l’endroit d’une femme ont été déposées contre Gilbert Rozon en décembre dernier, pour des événements qui se seraient produits au cours de l’été 1979 à Saint-Sauveur.

Le nom de la victime ne peut être divulgué en vertu d’une ordonnance de la cour.

Les accusations contre l’ancien PDG de Juste pour rire sont déposées en vertu du Code criminel en vigueur au moment des infractions alléguées. L’accusation de viol suppose une pénétration de la part de l’agresseur, alors que l’accusation d’attentat à la pudeur peut désigner toute une série gestes sexuels - fellation, masturbation, attouchements ou exhibitionnisme.

Le producteur a déjà fait part de son intention de se « défendre », dans une déclaration diffusée après le dépôt des accusations.

Le Directeur des poursuites criminelle et pénales avait examiné 14 plaintes déposées par le Service de police de la Ville de Montréal contre Gilbert Rozon, et a décidé de porter des accusations dans un seul cas.

Gilbert Rozon a toujours nié les allégations des plaignantes, depuis l’automne 2017, alors que neuf femmes avaient publiquement dénoncé ses agissements.

Un groupe de plaignantes, qui s’est donné le nom de « Courageuses », a intenté une action collective contre le producteur, un recours civil qui vise le paiement de 10 millions de dollars en dommages punitifs au nom de « toutes les personnes agressées et/ou harcelées sexuellement par Gilbert Rozon ».

Le producteur a toutefois obtenu l’aval du tribunal pour porter en appel l’autorisation accordée au recours collectif.