Caitlan Coleman a raconté vendredi au procès de son ex-mari, Joshua Boyle, comment il l'avait frappée, ligotée et contrainte à avoir une relation sexuelle lors d'un incident au terme de leur captivité en Afghanistan.

Ces accusations de Mme Coleman ne constituent qu'un exemple parmi tant d'autres des violences physiques et émotionnelles et des menaces dont elle a dit avoir été victime, pendant et après le séjour du couple en captivité.

La femme de 33 ans a témoigné par visioconférence, depuis une autre salle pour éviter d'être dans la même pièce que M. Boyle.

Joshua Boyle, âgé de 35 ans, a plaidé non coupable à de multiples accusations criminelles pour des crimes dont aurait été victime Mme Coleman, notamment d'agression, d'agression sexuelle et de séquestration.

Le couple, qui avait été capturé lors d'une expédition en Asie centrale, a été libéré par des troupes pakistanaises et est rentré au Canada à la fin de 2017. Leur histoire avait fait le tour du monde, à l'époque.

Caitlan Coleman, qui a eu trois enfants au cours des cinq années pendant lesquelles le couple a été détenu par des extrémistes afghans à compter de 2012, a repris son témoignage, vendredi.

Elle a parlé de sa vie avec son mari à leur retour d'Afghanistan. Selon son récit, elle faisait face à de la peur, à de l'humiliation, et devait se soumettre aux règles strictes de M. Boyle.

À un moment, elle a établi des similitudes entre le comportement présumé de son mari et ce qu'elle dit avoir enduré pendant leur captivité aux mains des talibans. Il l'aurait entre autres mordue, frappée plusieurs fois avec un balai sur les fesses et l'aurait étouffée le jour de Noël devant un de leurs enfants.

Elle aussi témoigné sur un incident particulièrement difficile à aborder pour elle. Dans la nuit du 27 novembre 2017 - environ un mois après leur retour au Canada - son mari lui aurait demandé d'essayer une relation anale. Mme Coleman dit avoir refusé, mais il lui aurait répondu que c'était son droit de le faire.

Elle l'aurait ensuite menacé de partir avec leurs trois enfants, ce qui aurait attisé sa colère. M. Boyle l'aurait projetée au sol et lui aurait ordonné d'aller dans la chambre à coucher et de se déshabiller. Alarmée par le regard dans ses yeux, Mme Coleman dit lui avoir obéi.

Alors qu'elle était face contre le lit, il lui aurait attaché les poignets dans le dos et les chevilles avec des cordes. Elle dit avoir éclaté en sanglots pour le supplier de la détacher. Il lui aurait répondu qu'elle serait libérée si elle restait tranquille pendant 30 minutes.

Elle se sentait comme lorsqu'elle était tenue en otage, a-t-elle souligné.

« Les gardiens me disaient souvent la même chose : "Si tu es correcte pendant un jour, on te ramènera ton enfant » ou : « Si tu es correcte pendant un nombre X de temps, alors nous ferons ça ou ça". Et ils ne le faisaient jamais », a-t-elle relaté.

Après 30 minutes, elle lui avait redemandé de la détacher, a-t-elle poursuivi. Il lui aurait répondu qu'il avait menti. Elle a finalement réussi à se délier ses poignets et ses chevilles avant de s'endormir à côté de lui.

Mme Coleman affirme avoir eu peur de mourir à certains moments.

La dame a aussi raconté comment son mari lui avait imposé une liste de règles strictes. Elle a indiqué qu'elle devait notamment se prêter à une diète et faire de l'exercice.

Joshua Boyle, qui était assis dans la première rangée de la salle de cour, a écouté attentivement le témoignage de son ex-femme. Il a pris plusieurs notes dans un carnet.

Le témoignage de Caitlan Coleman reprendra lundi.