Un individu arrêté dans une importante enquête de la Gendarmerie royale du Canada contre la mafia italienne en 2015 a été assassiné dimanche en République dominicaine.

Mike Di Battista, 43 ans, a été criblé de balles alors qu'il se trouvait à bord de son véhicule, dans le quartier résidentiel de Lomas del Sol, à La Mulata, dans le nord du pays.

Selon les médias locaux, Di Battista avait neuf balles dans le corps lorsqu'il a été découvert.

« Au moment de la découverte de la victime, elle avait deux passeports, un canadien et un italien, et tous ses biens. Il est donc exclu que le mobile soit le vol », indique un journal dominicain de Sosua.

Arrêté avec la relève

Mike Di Battista a été parmi des dizaines d'individus arrêtés par la GRC entre 2014 et 2016 dans le cadre de l'enquête Clemenza, par laquelle les enquêteurs de l'Unité mixte d'enquête contre le crime organisé (UMÉCO) de la Division C (Québec) de la GRC avaient ciblé des clans qui tentaient de prendre la relève des Siciliens après que ceux-ci aient été fortement ébranlés par l'opération Colisée en 2006.

L'enquête Clemenza a été éventée après le meurtre de l'aspirant-parrain Salvatore Montagna commis en novembre 2011 à Charlemagne, car les limiers de la GRC, qui enquêtaient sur le caïd Raynald Desjardins et sa garde rapprochée, ont dû remettre la preuve accumulée à leurs collègues de la Sûreté du Québec, qui devaient élucider le meurtre de Montagna.

Les frappes de Clemenza ont donc été faites en trois étapes par la suite et Di Battista a été ciblé dans celle de 2015. Cependant, il était en République dominicaine au moment de l'intervention des policiers et il s'est livré plus tard dans l'année.

Di Battista a été accusé de complot pour trafic de cocaïne, complot pour possession de cocaïne dans un but de trafic, complot pour trafic de résine de cannabis et complot pour trafic de résine de cannabis.

Toutefois, comme la majorité des accusés, il a bénéficié d'un arrêt des procédures en mars 2017, vraisemblablement parce que les autorités n'ont pas voulu révéler les techniques d'interception des appareils de communication des suspects utilisées par la police durant l'enquête Clemenza, en 2010 et 2011.

Un an auparavant, Di Battista avait également été observé par les enquêteurs de la Sûreté du Québec dans une autre enquête visant des importateurs de cocaïne baptisée Matamore. Il n'avait toutefois pas été arrêté et accusé.

Battista n'avait pas d'antécédents criminels au Québec.

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