Un coroner conclut qu'une poursuite policière qui a pris fin par le décès d'un suspect en Outaouais il y a plus de trois ans était conforme aux règles, mais que certains gestes posés par les policiers sont critiquables.

Dans son rapport, le coroner Luc Malouin rappelle que dans la nuit du 16 novembre 2015, dans la localité de Messines, Brandon Maurice et son passager ont tenté de fuir les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) à bord d'un véhicule.

Après une poursuite d'environ 10 kilomètres, les fuyards se sont immobilisés dans un chemin forestier. Leur véhicule a ensuite frappé celui des policiers qui s'étaient aussi arrêtés avant d'en sortir pour arrêter les deux hommes.

Un des policiers a brisé la vitre de la portière du conducteur pour tenter de l'ouvrir par l'intérieur, mais le véhicule est reparti, entraînant le policier.

Craignant pour sa vie, celui-ci a introduit le haut de son corps dans l'habitacle pour convaincre M. Maurice d'immobiliser le véhicule, mais devant son refus d'obtempérer, le policier a fait feu et atteint le suspect qui est mort peu de temps après.

Le coroner Malouin juge que la poursuite policière était conforme aux règles de droit et aux directives de la Sûreté du Québec. Cependant, il ajoute que le policier qui s'est introduit dans l'automobile a posé des gestes dangereux qui allaient à l'encontre de la formation reçue.

Le coroner juge que le tir du policier était justifié, car sa vie était réellement en danger, mais signale que l'agent a choisi de procéder à une arrestation dans un contexte où il n'y avait pas d'urgence et qu'il a ainsi mis sa vie et celle des suspects en danger.

Deux pistes de solutions ont été identifiées au terme de l'enquête : une formation optimisée en matière d'intervention tactique ainsi que l'utilisation de pansements hémostatiques par les policiers, des produits qui permettent de mieux contrôler les hémorragies internes lors d'un passage de projectile d'arme à feu.

Dans ses recommandations, le coroner Malouin suggère de rafraîchir les connaissances de base en matière d'intervention tactique. À son avis, il importe aussi de rappeler aux policiers que la simple arrestation d'une personne, sans que celle-ci ait été impliquée dans un crime majeur, violent ou à l'encontre de la propriété privée, n'est pas une urgence en soi.