L'enquête sur l'accident mortel impliquant un autobus à Ottawa n'apportera pas de réponses rapides, a prévenu le chef de police local samedi, en invitant la population à ne pas sauter aux conclusions quant à la séquence des événements.

Lors d'une conférence de presse en début d'après-midi, Charles Bordeleau a décrit l'enquête sur cet accident, qui a fait trois morts et 23 blessés, comme un processus fastidieux.

L'autobus à impériale exploité par la société OC Transpo a heurté un abribus vers 15 h 50, vendredi, au tout début de l'heure de pointe. Le toit de l'abribus s'est encastré dans le deuxième étage du véhicule touristique, écrasant plusieurs sièges.

Les blessés ont en bonne partie obtenu leur congé de l'hôpital, hormis un qui reste dans un état critique, six dans un état grave et quatre considérés comme maintenant stables.

Mais le chef de police signale que peu d'éclaircissements seront apportés sur cette tragédie pour l'instant, car ses agents font face à une tâche colossale.

« Il y avait 90 personnes à bord de l'autobus, nous devons toutes leur parler », a-t-il expliqué.

Samedi soir, plus de 24 heures après la tragédie, les policiers avaient terminé de passer au peigne fin les lieux de l'accident. Les rues avoisinantes étaient rouvertes à la circulation.

Le sergent Cameron Graham, de l'Unité des enquêtes sur les collisions, a ajouté que les agents devront récolter des informations à partir de l'autobus et des images de vidéosurveillance, en plus de survoler la scène de l'accident à l'aide de drones.

La conductrice de l'autobus, qui avait été arrêtée peu de temps après la collision, a pour sa part été libérée sans condition dans l'attente d'une enquête plus approfondie.

« Il est important que le public ne tire pas de conclusions du fait qu'elle a été arrêtée, a lancé Charles Bordeleau. Les raisons pour lesquelles nous l'avons arrêtée font partie de l'enquête, nous n'allons pas rentrer là-dedans, mais notre unité d'enquête est sur le terrain en train d'amasser des preuves et nous verrons ensuite où ça nous mènera. »

Il a également écarté les informations voulant que deux des victimes étaient dans l'autobus, tandis que la troisième se trouvait sur le quai de la gare de Westboro. Il a expliqué que des informations contradictoires avaient fait surface, sans fournir plus de détails.

Les ministères ontarien et canadien des Transports demeurent impliqués dans l'enquête.

Peu après la collision, ni M. Bordeleau ni le maire d'Ottawa, Jim Watson, n'avait voulu spéculer sur les raisons derrière cette sortie de route. Même si le mercure se situait à 15 degrés Celsius sous le point de congélation vendredi, aucune neige n'était pourtant tombée sur la capitale canadienne.

Plusieurs politiciens, dont les premiers ministres canadien et ontarien, avaient exprimé leur soutien vendredi.

« Je présente mes plus sincères condoléances aux familles des victimes et à toutes les personnes touchées par le tragique accident d'autobus survenu aujourd'hui à Ottawa. Merci aux premiers intervenants qui se sont précipités pour porter secours. Nous suivons la situation de près », a déclaré Justin Trudeau sur Twitter.

Il s'agit de la deuxième collision mortelle en six ans impliquant un autobus à impériale à Ottawa. En 2013, un autobus similaire était entré en collision avec un train de VIA Rail dans la banlieue de Barrhaven ; l'accident avait fait six morts.