(Longueuil) François Lamarre, cet ex-policier et ex-entraîneur de hockey mineur, a formellement été mis en accusation, jeudi au palais de justice de Longueuil, sous neuf chefs reliés à des infractions de nature sexuelle contre quatre garçons d’âge mineur.

L’homme qui aura 71 ans vendredi est apparu pâle et frêle dans un fauteuil roulant poussé par son frère.

Comme il n’avait pas d’avocat, le procureur de la Couronne n’a pu lui remettre la preuve en raison des politiques du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

« La seule complexité dans ce dossier, c’est que les victimes ont donné des déclarations sur enregistrement vidéo et, pour éviter qu’il y ait des reproductions de ces documents, nous avons une politique qui favorise que ces documents soient remis directement à l’avocat qui va représenter l’accusé », a expliqué le procureur de la Couronne, Me Jean-Sébastien Bussières.

Le juge Dominique Dudemaine a donc enjoint François Lamarre de se trouver un avocat rapidement pour que celui-ci puisse se saisir de la preuve avant la prochaine date devant la Cour, qu’il a fixée au 4 février. Lorsque le juge lui a demandé s’il pourrait être présent à cette date, François Lamarre a répondu : « Je ne sais pas, je suis tombé sans connaissance dans le parking ».

François Lamarre a été arrêté le 4 décembre et remis en liberté moyennant plusieurs conditions sévères qui ont été renouvelées jeudi et qui l’empêchent notamment d’être en présence de mineurs en toute circonstance.

Le dossier a été lancé en lien avec des gestes qui auraient été commis contre quatre garçons âgés de 9 à 16 ans au moment des crimes, alors que Lamarre était entraîneur de hockey à Greenfield Park, une municipalité devenue un arrondissement de Longueuil. Les gestes qu’on lui reproche auraient été posés entre 1972 et 1993 dans des arénas, dans sa voiture et à son domicile de Greenfield Park.

Certaines accusations reflètent l’état du droit à l’époque et n’existent plus dans le Code criminel. Ainsi, outre deux chefs d’agression sexuelle, on retrouve ceux de grossière indécence, d’attentat à la pudeur, d’avoir touché une partie du corps d’une personne de moins de 14 ans à des fins sexuelles et d’avoir invité, engagé ou incité une personne de moins de 14 ans à le toucher à des fins sexuelles.

L’enquête est toutefois loin d’être terminée ; après que le nom et le visage du septuagénaire eurent été publiés, les policiers de Longueuil ont reçu 27 appels le dénonçant et ont ainsi identifié 16 autres victimes potentielles, des gens se trouvant au Québec, mais aussi en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et même aux États-Unis.

Toutefois, les accusations, s’il devait y en avoir de nouvelles, restent à venir dans ce dossier, a précisé le procureur de la Couronne.

« Pour l’instant, il n’y a pas de nouvelles accusations. Il n’y a pas de demandes d’intentées qui ont été remises au Directeur des poursuites criminelles et pénales », a indiqué Me Bussières tout en précisant qu’il pourrait y en avoir, « mais il est trop tôt pour le moment ».

François Lamarre a pris sa retraite du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en 1994.