Elles avaient 15, 16, 17, 18 et 22 ans. Neuf adolescentes et jeunes femmes attirées par un bon emploi, mais piégées par le même proxénète et agresseur en série. Luis Fernando Camacho Vera risque lundi d’écoper d’une sévère peine de 15 ans de pénitencier pour avoir agressé sexuellement, puis incité de nombreuses femmes à se prostituer.

Le Montréalais de 36 ans a plaidé coupable en mars dernier à pas moins de 20 chefs d’accusation, dont cinq agressions sexuelles, deux contacts sexuels d’un enfant de moins de 16 ans et deux leurres d’enfant. Il s’est aussi reconnu coupable d’une dizaine de chefs de proxénétisme, dont plusieurs visant des adolescentes, entre 2014 et 2017, à Montréal.

Le modus operandi de Luis Fernando Camacho Vera pour attirer dans son piège des jeunes filles mineures était bien rodé, selon le résumé des faits présenté en cour. Le proxénète publie des offres d’emplois bien rémunérés de réceptionniste ou de masseuse dans un salon sur des sites d’annonces comme Kijiji et demande à ses proies de lui envoyer des photos.

Le proxénète se présente comme « Carlos », le patron d’une agence, et va chercher ses victimes à une station de métro à bord d’un luxueux VUS blanc. Il les conduit à un salon de massage, rue Jean-Talon, pour une « entrevue ». Il les emmène alors dans une chambre du salon pour une soi-disant formation et leur demande de se déshabiller.

Il masse d’abord ses victimes, puis les agresse sexuellement sans porter de condom. Il leur explique ensuite qu’elles devront offrir des services sexuels à des clients et détaille les tarifs des services. Dans certains cas, elles se font photographier plus tard par une femme nommée Zoé. Outre l’âge et la date, le récit des victimes correspond presque parfaitement à ce perturbant modus operandi. Certaines, moins malchanceuses, ne sont toutefois pas tombées à la merci du proxénète.

Présumée complice

Des adolescentes de 15, 16 et 17 ans commencent ainsi à se prostituer pour Luis Fernando Camacho Vera à la suite de l’agression. Elles doivent lui remettre tous leurs gains, mais en reçoivent une partie à la fin de la journée. Certaines sont conduites à l’hôtel ou directement chez le client pour faire leur besogne. Souvent, l’accusé leur demande de recruter d’autres filles pour se prostituer.

Le procureur de la Couronne, Me Pascal Dostaler, réclame une peine de 15 ans de pénitencier pour l’accusé, actuellement en liberté, alors que la défense demande une peine de cinq ans de détention. La juge Mylène Grégoire doit rendre sa décision lundi au palais de justice de Montréal.

Une présumée complice, Claire Nicolle, a été arrêtée en même temps que Camacho Vera par le Module exploitation sexuelle et proxénétisme du Service de police de la Ville de Montréal en avril 2017. La Montréalaise de 31 ans fait toujours face à plusieurs accusations de proxénétisme.


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Claire Nicolle