(Montréal) Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) conclut que le policier de la Sûreté du Québec qui avait abattu un adolescent armé d’un pistolet dans une rue de Lac-Brome, en juillet 2018, n’a pas commis d’acte criminel.

Après examen du rapport produit par le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), le DPCP conclut que l’intervention était légale et que le policier n’avait pas utilisé «une force excessive».

Riley Fairholm, âgé de 17 ans, a été abattu par la police dans le stationnement d’un restaurant désaffecté de Lac-Brome, en Estrie, dans la nuit du 25 juillet 2018. Le DPCP indique dans un communiqué que les policiers ont tenté de négocier pendant environ une minute avec le jeune homme, qui était armé d’un pistolet. Mais l’adolescent, qui aurait lui-même appelé le 9-1-1, a déclaré aux policiers qu’il préparait ses actes depuis cinq ans.

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Riley Fairholm

Il a ensuite commencé à pointer sur les policiers son arme — que sa famille a décrit comme un pistolet à air comprimé. Un policier de la SQ lui a alors tiré une balle dans la tête et sa mort a été prononcée moins d’une heure plus tard.

«La preuve révèle que c’est l’homme lui-même qui a fait l’appel au 9-1-1 et l’on doit en conclure qu’il souhaitait la présence des policiers», écrit le DPCP dans son communiqué. «Plus tôt dans la soirée, juste avant son appel au 9-1-1, l’homme avait informé des proches qu’il ne souhaitait plus vivre et qu’il allait mettre fin à ses jours. Tenant compte des gestes de l’homme et de sa non-collaboration, ce dernier pouvait faire feu à tout moment, écrit le DPCP. Le danger à l’égard des policiers présents se trouvant à proximité de l’homme était donc réel.»

Le DPCP estime donc que le policier qui a fait feu «avait des motifs raisonnables de croire que l’usage de son pistolet était nécessaire afin de se protéger ou de protéger ses collègues de la mort ou de lésions corporelles graves. Conséquemment, le DPCP est d’avis que l’emploi de la force par les agents de la paix était justifié.»

La famille du jeune homme a déjà déposé, par ailleurs, une plainte auprès du Comité de déontologie policière concernant la manière dont l’enquête du BEI avait été menée.