Le Montréalais Jonathan Dopson Gariépy a poignardé son colocataire devant sa copine, puis a enveloppé le cadavre dans une pellicule de plastique, il y a trois ans, dans son appartement du quartier LaSalle. Au terme de six jours de délibérations mercredi, le jury a écarté sa défense de troubles mentaux et l’a déclaré coupable de meurtre au premier degré.

L’homme de 34 ans écope ainsi automatiquement d’une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour le meurtre gratuit de Pappa Kofi Kwao Boakye, le 5 juin 2016, à Montréal. Un conflit au sujet d’une transaction d’armes à feu serait le motif du crime.

Témoin-clé de la poursuite, la copine de l’accusé se trouvait dans l’appartement au moment du meurtre. Elle a pris la fuite lorsque Jonathan Dopson Gariépy a poignardé la victime à son arrivée dans l’appartement. L’accusé avait d’ailleurs confié à sa copine son intention de tuer la victime avant de le faire réellement, sauf que la jeune femme ne l’a pris au sérieux.

Après son arrestation, Jonathan Dopson Gariépy ne s’était pas caché d’avoir tué la victime pendant son interrogatoire au poste de police. Une déclaration incriminante qui a été jugée comme ayant été faite de façon libre et volontaire par l’accusé.

Au procès, un psychiatre a témoigné pour la défense que l’accusé souffrait d’une psychose aigue et qu’il était en plein délire au moment de commettre le crime. Selon l’expert, les médicaments que l’accusé prenait pour contrôler sa schizophrénie ne faisaient plus effet en raison de son intoxication par la drogue.  

Le jury n’a toutefois pas retenu cette défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Les douze jurés ont également rejeté des verdicts moins sévères comme l’homicide involontaire ou le meurtre non prémédité pour retenir celui de meurtre au premier degré.

Jonathan Dopson Gariépy affiche une longue feuille de route criminelle malgré son jeune âge. En 2012, il avait poignardé un homme qui venait de lui remettre son portefeuille sans résister. Il compte d’ailleurs plusieurs antécédents criminels d’attaques au couteau.

La Commission des libérations conditionnelles s’inquiétait déjà en novembre 2015 de son «haut risque de récidive violente». «Votre comportement est décrit par comme étant étrange, impulsif et hautement imprévisible», expliquait la Commission dans une décision.

Le procureur de la Couronne Me Louis Bouthillier s’est réjoui du verdict. «Le jury a travaillé fort. On est content du verdict dans les circonstances. C’était le verdict recherché. Surtout que le jury ne connaissait pas le passé judiciaire de l’accusé», a-t-il indiqué.