Un Lavallois de 27 ans a été condamné à quatre ans de pénitencier mercredi pour avoir eu en sa possession 17 kilogrammes de cocaïne qui avaient été retrouvés dans le garage de la maison familiale, en avril 2017.

Le condamné, Jiad Saoumaa, avait été arrêté par les enquêteurs de la Division du crime organisé du SPVM à l’issue d’une enquête visant un réseau d’importateurs et de distributeurs de cocaïne.

En rendant sa décision, la juge Linda Despots de la Cour du Québec a déclaré que la poursuite n’était pas parvenue à faire la preuve du type d’organisation criminelle qui était propriétaire des 17 kilogrammes de cocaïne saisis.

À l’époque des arrestations, le SPVM avait toutefois fait un lien entre cette organisation et l’atterrissage d’urgence d’un avion piloté par deux Québécois et bourré de 130 kg de cocaïne dans l’état de l’Ohio, en mars 2017.

La poursuite, assurée par Me Katerine Brabant, réclamait une peine de quatre ans et demi à cinq ans d’emprisonnement alors que la Défense, représentée par Me Carole Beaucage, demandait une peine provinciale, c’est-à-dire moins de deux ans.

Une drogue qui fait des dommages

Une parente de Saoumaa a témoigné que la famille avait été particulièrement éprouvée, par une faillite entre autres, en 2015-2016. Elle a déclaré que Jiad Saoumaa avait changé ses fréquentations, exprimait beaucoup de regrets et qu’il rencontrait, à raison d’une fois par semaine, une bachelière en psychologie et criminologie, pour encourager sa réhabilitation.

La juge a considéré, comme facteurs atténuants, le fait que Saoumaa n’a pas d’antécédent criminel et a plaidé coupable. Par contre, elle a constaté, en tant que facteurs aggravants, la quantité et la nature de la drogue saisie, la cocaïne, «une drogue qui fait beaucoup de dommages dans la société», a dit la magistrate.

Jiad Saoumaa a plaidé qu’il occupait un rôle secondaire mais la juge Despots n’est pas d’accord.

«Le fait que l’accusé ait le contrôle sur 17 kg de cocaïne démontre qu’il avait la confiance de gens responsables d’une organisation. Conclure autrement serait faire preuve d’une naïveté qui n’a pas sa place. L’accusé gardait chez lui une quantité importante de stupéfiants, de même que divers éléments requis pour l’empaquetage de cocaïne. Il avait une automobile munie d’une cache et a été vu deux fois dans un laboratoire.»

«Le Tribunal constate que l’accusé a amorcé une sérieuse remise en question mais il ne s’agit pas là d’une démonstration convaincante de réhabilitation qui permettrait de s’écarter de la fourchette des peines applicables», s’est notamment exprimé la juge Despots.

Jiad Saoumaa a plaidé coupable il y a un an de possession de cocaïne dans un but de trafic et d’entreposage illégal d’armes à feu. Lors de la perquisition chez lui, les policiers avaient en effet découvert 11 armes à feu entreposées de façon négligente.

«Ce mélange cocaïne et armes à feu n’est certes pas de nature à rassurer le Tribunal», a dit la juge.

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