La peine de deux ans de prison moins un jour de Michel Cadotte pour l’homicide involontaire de sa femme ne sera pas portée en appel par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), qui réclamait pourtant huit ans de pénitencier.

« À la suite d’un examen rigoureux effectué par des procureurs d’expérience en matière d’appel, le DPCP a pris la décision de ne pas porter en appel la décision rendue le 28 mai 2019. Les membres de la famille de la victime ont été informés de cette décision », a fait savoir Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole du DPCP.

Cette décision ne met pas nécessairement fin à cette affaire, puisque les avocats de Michel Cadotte ont toujours la possibilité d’interjeter appel de la peine. Me Nicolas Welt et Me Elfride-Andrée Duclervil demandaient à la juge de ne pas emprisonner leur client, comme il avait déjà purgé plusieurs mois de prison pendant sa détention préventive.

« Cette décision du DPCP continuera d’alimenter notre réflexion quant à la possibilité pour nous de porter cette peine en appel et de nous permettre de prendre position le plus rapidement possible », ont indiqué à La Presse les avocats de Michel Cadotte, Me Elfriede Duclervil et Me Nicolas Welt.

Au terme d’un procès ultra médiatisé cet hiver, Michel Cadotte a été reconnu coupable d’homicide involontaire par un jury, alors qu’il faisait face à une accusation plus grave de meurtre non prémédité. Le Montréalais de 58 ans a étouffé sa femme avec un oreiller dans sa chambre du CHSLD Émilie-Gamelin, le 20 février 2017. Il dit avoir agi « par compassion » pour apaiser les souffrances de sa femme, qui souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis des années.

Puis, le mois dernier, la juge Hélène Di Salvo a condamné Michel Cadotte à une peine de prison provinciale afin de lancer un message de dissuasion à la population. « La société ne permet pas que l’on prenne la justice entre nos mains », a-t-elle indiqué.

« Il s’agit d’un homme amoureux, épuisé, usé, souffrant de dépression, qui a donné neuf ans de sa vie pour que son épouse conserve une certaine dignité, qu’elle ne souffre pas trop et obtienne les soins nécessaires. […] Mais il a commis l’irréparable. Il a causé la mort par suffocation de la femme qu’il aimait et, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, ceci ne fait pas de lui un héros », a dit la juge Di Salvo dans sa décision.