(Montréal) Le Groupe SNC-Lavalin a obtenu vendredi trois semaines de plus pour décider si son procès pour corruption se déroulera devant un juge ou devant un jury.

« J’ai besoin de plus de temps pour le choix. Ça doit être décidé par plusieurs personnes à l’intérieur de la compagnie », a affirmé vendredi l’avocat de la défense, François Fontaine, devant la Cour du Québec.

« C’est une décision importante et c’est une grosse compagnie, a-t-il précisé aux journalistes après l’audience matinale. Il faut prendre le temps de bien l’analyser. »

La semaine dernière, un juge du Québec a établi qu’il y avait assez de preuve contre SNC pour que l’entreprise subisse un procès pour les accusations de fraude et de corruption qui pèsent sur elle. La tenue du procès est l’aboutissement d’une histoire qui tourmente le géant de l’ingénierie depuis plusieurs mois et a été au cœur d’un scandale politique à Ottawa.

L’entreprise a précédemment plaidé non coupable aux accusations criminelles. Elle devra se représenter devant le tribunal le 28 juin.

La société montréalaise est accusée d’avoir versé environ 48 millions en pots-de-vin à des responsables libyens et d’avoir privé diverses organisations libyennes de près de 130 millions.

Le dossier a pris une tournure politique au début février, lorsque l’ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould a allégué que des hauts fonctionnaires du gouvernement avaient fait pression sur elle pour qu’elle infirme une décision des procureurs fédéraux, qui avaient choisi à l’automne de ne pas négocier un accord de réparation avec SNC-Lavalin.