Alessandro Sucapane, 54 ans, ancien associé du défunt chef de clan rebelle de la mafia montréalaise Giuseppe de Vito, peut quitter la maison de transition où il réside depuis six mois et retourner à la maison.

La Commission des libérations conditionnelles du Canada considère qu’il a fait beaucoup de progrès et qu’il ne constitue plus un risque pour la société. Elle lui accorde donc sa libération conditionnelle totale.

Pour sa part, un enquêteur de la Gendarmerie royale du Canada a indiqué à la Commission il y a trois mois que Sucapane n’est plus un sujet d’intérêt pour la police fédérale et que celle-ci a des raisons de croire qu’il s’est retiré de la mafia montréalaise.

« Vous avez dit que vous êtes retiré depuis 2013 et que d’autres ont pris votre place. Vous voulez maintenant vous consacrer à votre travail de gérant, vendeur et homme d’affaires, et faire de votre famille votre priorité. De plus, la mort de votre ami et votre incarcération ont influencé votre décision de rester loin du milieu criminel », écrivent les commissaires dans une décision de cinq pages rendue le 27 mai.

Ami avec Ponytail

En janvier 2015, Sucapane a été condamné à 10  ans de pénitencier pour gangstérisme, trafic de drogue et production de cannabis. Il avait été arrêté l’année précédente dans le cadre d’une importante enquête de la GRC baptisée Clemenza. Cette enquête visait les clans émergents de la mafia qui tentaient de prendre la place des Rizzuto après que ceux-ci eurent été étrillés lors de l’opération Colisée, en novembre 2006.

Sucapane était le bras-droit de Giuseppe De Vito qui, selon la police, a fait partie d’une alliance qui a tenté un putsch contre le clan des Siciliens en 2010 et 2011. De Vito, alias Ponytail, en raison de ces cheveux qu’il portait toujours en queue de cheval, est mort empoisonné par du cyanure qui a été versé dans son smoothie, au pénitencier de Donnacona en 2013.

Lors de son audience devant les commissaires en décembre dernier, Sucapane a dit de De Vito qu’il était un très bon ami, mais s’est dissocié « des gestes politiques » de ce dernier.

Sucapane a également affirmé qu’un entrepreneur avait envers lui une dette passablement importante et cela titille vraisemblablement les commissaires qui ont pris la peine de l’inclure dans leur décision. Sucapane se dit prêt à diminuer le montant de la dette, pour régler le dossier, et les commissaires exigent qu’il divulgue toutes ses transactions financières, y compris le règlement éventuel de ce litige financier.

Sucapane devra aussi éviter toute personne dont il sait qu’elle est impliquée dans des activités criminelles et ne pas fréquenter les débits de boisson.

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