Une jeune Montréalaise traînée dans un bois du quartier Ahuntsic et obligée de satisfaire sexuellement son agresseur peine toujours à se reconstruire, un an et demi plus tard. Son bourreau, Victor Emmanuel Kings Olajide, a été condamné à plus de quatre ans de prison pour cette sordide agression sexuelle.

« J’ai hâte de me sentir en sécurité dans les rues de la ville et du quartier où j’ai grandi. J’ai hâte au moment où je ne me retournerai plus pour voir si quelqu’un marche derrière moi. Je veux être capable d’être chez moi sans avoir peur », a confié la victime dans une lettre présentée à la Cour, le mois dernier.

Le 15 octobre 2017, la Montréalaise de 22 ans marche sur l’avenue Millen, près de la station de métro Sauvé. Près de sa maison, elle se rend compte qu’on la suit de très près. L’homme lui demande si elle peut lui faire une fellation chez elle. Son refus ne freine pas les ardeurs de l’homme, tout juste âgé de 18 ans. Il la prend par le bras et l’emmène de force vers un bois situé dans un cul-de-sac.

Kings Olajide pousse sa victime au sol et exige une fellation complète. Une fois satisfait, l’agresseur fouille sa victime, lui vole ses cartes de crédit et de débit et réclame son numéro d’identification personnel (NIP) pour les utiliser. Il lui prend aussi sa carte OPUS. Cet appât du gain aidera ensuite les policiers à établir ses déplacements dans le système de transport en commun montréalais.

Après avoir dépouillé sa victime, Kings Olajide exige une seconde fellation à sa victime. La jeune femme, apeurée, proteste, puis lui demande de la laisser tranquille une fois qu’elle se sera exécutée. L’agresseur lui demande ensuite de compter pendant plusieurs secondes sans bouger pour qu’il puisse prendre la fuite sans être suivi. Il la menace de la tuer si elle ne respecte pas ses consignes. Il sera arrêté trois jours plus tard.

Conséquences « importantes »

Maintenant âgé de 19 ans, Victor Emmanuel Kings Olajide a plaidé coupable en mars dernier à des accusations d’agression sexuelle, de séquestration, de menaces de mort et de vol qualifié. Il a été condamné à 51 mois de détention par la juge Sonia Mastro Matteo, le 17 avril dernier, à la suite d’une suggestion commune des parties. En raison du temps passé en détention préventive, il ne lui reste que deux ans à purger sur sa peine.

La juge a pris en considération dans sa décision la reconnaissance de culpabilité de l’accusé, son jeune âge, mais également ses antécédents criminels, la gravité du crime et les conséquences « importantes » de l’agression sur la vie de la victime.

Malgré l’horreur, la jeune femme a découvert en elle « une force » qu’elle ne connaissait pas. Pour enlever ce « poids » sur ses épaules, elle souhaite maintenant que son agresseur ne soit plus « le dernier » homme à avoir partagé son intimité. « Je suis tannée de me voir comme une victime, et d’avoir ce lien avec toi, parce que tu m’y as forcée », témoigne-t-elle dans sa lettre.