La famille d'un homme abattu par des policiers montréalais vient de lancer une poursuite de 1,2 million contre le SPVM en alléguant qu'il a été victime d'un usage abusif de la force.

Nicholas Gibbs est mort à 23 ans, en août dernier, après avoir été blessé par balles dans Notre-Dame-de-Grâce.

Sa famille et ses avocats ont rendu publique hier une vidéo filmée par un témoin de l'intervention qui a coûté la vie au jeune père de famille. La Presse n'a pas pu établir son intégrité.

On y voit trois policiers tenir en joue un jeune homme qui se déplace continuellement dans une rue adossée à une clôture qui borde une voie ferrée. Les policiers affirment que Gibbs était armé d'un couteau.

Au moins un policier ouvre le feu sur l'homme, qui recule puis s'écroule.

« On voit les policiers qui hurlent un par-dessus l'autre en français. M. Gibbs ne parle pas français, il leur répond en anglais, mais les policiers ne changent pas de langue », analyse Me Virginie Dufresne-Lemire, l'avocate de la famille Gibbs. « M. Gibbs marche lentement, il ne fait pas de geste brusque, il n'a pas l'air agressif. C'est celui qui a l'air le plus calme dans cette situation. »

Le SPVM n'a pas immédiatement voulu commenter la situation ou la poursuite.

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a ouvert une enquête sur la mort de Nicholas Gibbs.

Selon les premiers éléments diffusés par le BEI, les policiers s'étaient déplacés pour une bagarre entre deux hommes. « Un des deux hommes impliqués dans la bagarre aurait foncé vers les policiers avec un couteau, indiquait le communiqué. "Les policiers auraient tenté d'utiliser une arme à impulsion électrique (Taser) sans succès."

Photo Marco Campanozzi, La Presse

L'avocate Virginie Dufresne-Lemire et l'activiste Will Prosper ont présenté une vidéo tournée par un citoyen.