Les proches d'un Mascouchois retenu par les autorités cubaines dénoncent le manque d'aide de la part du gouvernement canadien dans cette affaire.

Kahina Bensaadi dit que son conjoint Toufik Benhamiche n'a eu droit à aucune intervention consulaire depuis le début de sa mésaventure, il y a 14 mois, alors que son bateau percutait une autre embarcation, causant la mort d'une touriste canadienne.

« Les seuls services consulaires qu'on obtient, c'est des mises à jour au dossier. Et souvent, quand l'information vient par le biais de la mise à jour, nous l'avons déjà », relate Mme Bensaadi.

Mardi, elle et une collègue de M. Benhamiche ont livré au parlement une pétition réclamant le retour immédiat de l'homme au pays.

La démarche est appuyée par le député de Montcalm, Luc Thériault, qui s'en prend aux autorités consulaires canadiennes, à la ministre des Affaires étrangères et même au premier ministre.

« Il me semble que c'est très facile pour les autorités canadiennes qui ont toujours eu des bonnes relations avec Cuba - à partir du moment où il n'y a aucune accusation maintenant contre M. Benhamiche - de le faire revenir pour qu'il puisse voir ses filles. [...] M. [Justin] Trudeau est bon dans ces questions humanitaires. Il fait des grandes leçons à travers la planète. Il faudrait qu'il s'occupe de son monde, là », a tonné le député bloquiste au cours d'une conférence de presse avec Mme Bensaadi.

L'accident a eu lieu en juillet 2017, alors que M. Benhamiche, sa conjointe et leurs deux fillettes étaient en vacances à Cuba. D'abord reconnu coupable d'homicide par imprudence, il a reçu une peine de quatre ans pour la mort de Jennifer Ann Marie Innis. Puis, ce printemps, un tribunal supérieur cubain a retiré toutes les accusations et les autorités ont repris leur enquête.

M. Benhamiche voudrait qu'Ottawa intervienne afin qu'il puisse rentrer chez lui, à Mascouche, en attendant la fin de cette enquête. Mais ses demandes se heurtent à un refus des autorités consulaires canadiennes.

« Nous ne pouvons pas intervenir dans le processus judiciaire d'un pays souverain », est la réponse que Mme Bensaadi dit recevoir de la part du gouvernement canadien.

M. Benhamiche vit en liberté sur l'île cubaine. Il loue une chambre et c'est sa conjointe qui, du Canada, paie ses dépenses. Il a rencontré le consul canadien à La Havane en juin, mais il n'a « rien » obtenu à l'issue de ce contact.

La secrétaire parlementaire en charge des affaires consulaires au gouvernement Trudeau assure qu'elle connaît bien le dossier et qu'elle s'en occupe.

« Nous lui donnons de l'aide consulaire », a affirmé Pamela Goldsmith-Jones à son arrivée aux Communes, mardi après-midi.

Comment explique-t-elle les reproches que lui fait la famille de M. Benhamiche ? « Nous offrons tout ce que nous pouvons offrir », a répondu la députée en s'engouffrant dans la Chambre.

La pétition lancée par la collègue de M. Benhamiche, une employée à la Ville de Laval, Linda Pellerin, a recueilli 1636 signatures.