Loris Cavaliere, ancien avocat de la famille Rizzuto, qui était assigné à une maison de transition depuis sa libération conditionnelle en novembre dernier, peut maintenant retourner chez lui.

Les commissaires viennent de lui accorder sa libération conditionnelle totale, notamment en raison de son comportement conformiste, de sa transparence, de son assiduité à son emploi et par le fait qu'il ait coupé les ponts avec ses anciennes fréquentations.

En contrepartie, les commissaires imposent des conditions à Cavaliere : il ne pourra entrer dans des cafés de style italien et devra éviter toute personne ayant des antécédents judiciaires ou étant liée à une organisation criminelle.

Cavaliere, 63 ans, a été arrêté en novembre 2015 dans une opération par laquelle la police a décapité le crime organisé montréalais. Il a plaidé coupable à une accusation de gangstérisme et de possession d'arme, et a été condamné à une sentence de 34 mois de pénitenciers le premier février 2017.

Par la suite, le Syndic du Barreau a entamé des démarches pour l'empêcher de recouvrer son titre d'avocat et Cavaliere a accepté la radiation.

Un facilitateur

Dans leur décision, les commissaires soulignent que Cavaliere est considéré dans la documentation officielle comme un «associé» à un groupe menaçant la sécurité, qu'il a agi comme facilitateur pour ce groupe et qu'il a permis l'accès à ses bureaux afin que des gens puissent se rencontrer, en sa présence ou en son absence. « Vous avez également pris part aux conversations et avez participé activement aux intérêts des membres du crime organisé», écrivent les commissaires.

En revanche, les commissaires ajoutent que dans le cadre de son travail à temps plein qui n'est pas précisé, Cavaliere a fait de nouveaux apprentissages qui lui ont permis d'être lui même, sans tenir compte de l'image et de la notoriété, comme à l'époque où il était avocat.

Ils soulignent que Cavaliere a investi dans les relations avec ses principales ressources en coupant tout contact avec ses anciennes fréquentations. «Vous vous êtes construit un mode de vie pro social et constructif, orienté autour de vos liens avec votre famille, quelques amis, le travail et l'entraînement physique», peut-on lire dans la décision de cinq pages rendue le 18 mai dernier.

Le projet de sortie de Cavaliere est d'habiter et de rénover un bâtiment dont la nature n'est pas indiquée, et d'y passer sa retraite. 

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