Une vidéo sordide montre une adolescente lourdement handicapée être agressée sexuellement. Mais comment la retrouver avec aussi peu d'indices ? Grâce à une fenêtre en arrière-plan et au travail de moine des policiers. Son agresseur, Erik Branz, a plaidé coupable hier à des accusations d'agression sexuelle, de production de pornographie juvénile et de voyeurisme.

L'homme de 46 ans travaillait comme laveur de vitres chez les parents de la victime, une adolescente qui souffre d'une sévère déficience intellectuelle et qui ne s'exprime que par des gestes. Deux fois par année, Erik Branz lavait les vitres et posait l'air conditionné dans la résidence pendant environ deux heures. Entre 2009 et 2017, il en a profité pour agresser sexuellement sa victime dans sa chambre, alors que la mère de la victime se trouvait dans la maison. De plus, il immortalisait ses gestes avec une caméra.

Les enquêteurs se sont d'abord intéressés à Erik Branz, un résidant de Westmount, pour des plaintes de voyeurisme.

De nombreuses vidéos de femmes de tout âge, filmées à leur insu pendant huit ans, ont ainsi été retrouvées chez lui.

Mais en fouillant son ordinateur, les enquêteurs ont découvert plus d'une centaine d'images de pornographie juvénile ainsi que de nombreuses vidéos d'agressions sexuelles. Ces vidéos montraient toujours la même pièce et la même victime. On a ainsi répertorié 10 tenues distinctes de la victime dans les vidéos, ce qui porte à croire que les gestes auraient été commis autant de fois. L'accusation porte toutefois sur une seule agression sexuelle.

PASSER DE MAISON EN MAISON

Or, le visage de la victime n'était pas visible à l'écran. Mais une fenêtre en arrière-plan dans la vidéo s'est avérée la clé de l'énigme. Après moult recherches, les analystes du SPVM ont réussi à identifier le quartier où avait été prise la vidéo. Mais le plus dur restait à faire. Des policiers sont ensuite passés de maison en maison dans le quartier pour finalement retrouver la fameuse chambre montrée dans la vidéo.

En octobre dernier, à la suite de l'arrestation, l'Unité exploitation sexuelle, volet pornographie juvénile et leurre de la section des crimes majeurs du SPVM a alerté la population pour trouver des victimes potentielles d'Erik Branz dans le centre-ouest de l'île de Montréal. Aucune autre accusation criminelle de cette nature n'a toutefois été déposée depuis.

Un rapport présentenciel et un rapport psychosexuel de l'accusé seront produits d'ici son retour en cour le 16 juin prochain en vue des observations sur la peine à imposer.