Un Montréalais qui a harcelé un employé de service à la clientèle en lui souhaitant sa décapitation par le groupe État islamique a reçu lundi un sursis de peine, évitant ainsi une peine d'emprisonnement. «J'adorerais que l'État islamique coupe ta sale tête!», avait lancé Douglas Edwards à sa victime.

Furieux de perdre sa ligne téléphonique, l'homme de 58 ans avait pété les plombs en discutant avec un superviseur du service à la clientèle du fournisseur téléphonique Koodo, le 7 octobre 2014. Agressif et menaçant, Douglas Edwards avait accablé sa victime d'insultes racistes et d'allusions troublantes au groupe terroriste djihadiste. «Je vais adorer ça quand je vais voir aux nouvelles ta sale tête être décapitée. Ça me donne une super érection!», avait fulminé l'accusé, en anglais.

Douglas Edwards a été reconnu coupable le 15 janvier dernier de harcèlement criminel, de menaces de mort et de méfait. Le chef d'accusation de menaces de mort porte sur des propos lancés par l'accusé à une policière après son arrestation. «Je te le jure, si je perds mon appartement et mon chien, toute ma vie, je vais tuer une personne blanche, sale pute!», avait-il ragé.

«C'est de connaissance générale, qu'à cette période [en octobre 2014], et c'est toujours le cas maintenant, ISIS [NDLR : l'État islamique] est un groupe terroriste commettant des gestes barbares et des meurtres violents. Ces mots ont fait craindre pour la vie du plaignant et pour celles de ses collègues», avait conclu la juge Mylène Grégoire, il y a deux semaines au palais de justice de Montréal.

Néanmoins, Douglas Edwards évite la prison pour ses crimes. Il a reçu lundi un sursis de peine (aussi connu comme une «sentence suspendue»), assorti d'une probation d'un an avec une série de conditions à respecter. Il lui est notamment interdit de communiquer avec la victime et de posséder des armes. S'il ne respecte pas ses conditions, un juge pourrait lui imposer une peine d'emprisonnement.

Douglas Edwards s'est défendu seul pendant le procès, alors que Me Christine Desjarlais était la procureure de la Couronne au dossier.