Le jury délibère pour une deuxième journée au palais de justice de Montréal au procès pour terrorisme de Sabrine Djermane et El Mehdi Jamali.

Tout juste avant midi, les jurés ont adressé une première question au juge Marc David de la Cour supérieure pour connaître la définition du mot «sciemment». Ce mot se retrouve dans le premier chef d'accusation qui vise les deux suspects, celui d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger. 

Dans le Code criminel, l'article 83.18 explique « est coupable d'un acte criminel passible d'un emprisonnement maximal de dix ans quiconque, sciemment, participe à une activité d'un groupe terroriste, ou y contribue, directement ou non, dans le but d'accroître la capacité de tout groupe terroriste de se livrer à une activité terroriste ou de la faciliter. »

Le juge doit répondre aux membres du jury au cours de l'après-midi, ensuite ils seront de nouveau séquestrés, isolés du monde extérieur jusqu'à ce qu'ils en viennent à une décision. Le magistrat a remis à chacun un cahier de 149 pages pour encadrer leurs réflexions. Le jury doit rendre six verdicts distincts, soit trois par accusé.  

Durant les trois mois de procès, la couronne a fait entendre 31 témoins et déposé 221 pièces en preuve. La défense en a pour sa part soumis quelque 150. Elle n'a pas fait entendre de témoins. 

Djermane, 21 ans et Jamali, 20 ans, sont accusés d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger, de possession d'une substance explosive dans un dessein dangereux et d'avoir commis un acte au profit ou sous la direction d'un groupe terroriste. 

Un quatrième chef d'accusation, celui de facilitation d'un acte terroriste, a été retiré en cour de procès à la demande de la défense. Le juge a tranché qu'il est impossible, au sens de la loi, de faciliter un crime dans lequel on est aussi l'acteur principal.