« Toi, t'es-tu déjà fait violer ? », lance Jean Rosly Casseus à Brigitte* en fermant la porte de l'appartement pour l'empêcher de partir. Dans un terrain vague, il plaque sa main sur la bouche de Valérie* pour l'empêcher de hurler, alors qu'il la traîne au sol. Ce véritable prédateur sexuel a été reconnu coupable hier d'avoir agressé sexuellement quatre femmes à Montréal en 2014 et 2015.

Assises aux premiers rangs, les victimes ont lâché un immense soupir de soulagement vendredi lorsque la juge Lori Renée Weitzman a rendu sa décision. Les victimes et leurs proches s'enlaçaient, parfois pendant de longues secondes, les yeux rougis. L'émotion était palpable dans la salle, alors que Jean Rosly Casseus restait imperturbable dans le box des accusés. Une ordonnance nous interdit de nommer les victimes.

Le modus operandi du Montréalais de 29 ans était toujours le même. « Il voit une jolie femme, il l'aborde, la complimente, lui sourit et suggère d'aller chez lui. Il est charmeur et séducteur, mais son comportement change drastiquement quand il se fait refuser ce qu'il demande », résume la juge qui n'a pas cru les « réponses invraisemblables » et le « témoignage mensonger » de Jean Rosly Casseus pendant le procès.

Sa première victime, Valérie*, tombe dans ses griffes en avril 2014. Leurs premiers baisers sont consensuels, mais Casseus devient de plus en plus insistant. Il est déjà trop tard pour Valérie qui commence à se débattre, puis à hurler. Tantôt charmeur, il est maintenant « en mode prédateur », selon le témoignage de la jeune femme. Il la traîne dans un terrain vague de l'est de Montréal et l'agresse sexuellement d'une main, en tentant de la faire taire de l'autre. Valérie craint que ses jours soient comptés. Ses hurlements le font finalement fuir.

DEUX AUTRES VICTIMES

Jean Rosly Casseus fait deux autres victimes en décembre 2014. Dans un bar, il attire Béatrice* en lui faisant croire que ses amis sont à une fête organisée chez lui. Entre-temps, la soeur de Béatrice tente de la retrouver. Or, Casseus lui donne une fausse adresse. Une fois Béatrice arrivée chez lui, il l'agresse sexuellement. Terrorisée, elle se réfugie dans la salle de bains et appelle le 9-1-1. « Les policiers la retrouvent en pleurs, agitée et désorientée », dit la juge.

Deux semaines plus tard, Jean Rosly Casseus drague une femme, puis l'« appâte » chez lui avec de la drogue. Néanmoins, cette victime lui dit d'emblée ne pas vouloir avoir une relation sexuelle avec lui. Même si elle fume du crack pendant l'agression, la juge croit son témoignage. « Elle décrit la douleur à son poignet quand il la retient », indique la juge.

En mars 2015, à la sortie d'un bar, Brigitte invite Jean Rosly Casseus chez elle. La relation sexuelle est d'abord consentante. Or, quand elle constate qu'il ne porte pas de condom, elle le somme de partir. C'est là qu'il met sa menace à exécution et agresse sexuellement Brigitte. « Prise de panique, elle cogne tellement fort chez le voisin qu'elle souffrira de douleurs aux jointures pendant plusieurs jours », explique la juge.

Jean Rosly Casseus reviendra en cour en février prochain pour les observations sur la peine. Il avait été reconnu coupable en juillet dernier de plusieurs chefs d'accusation d'introduction par effraction pour lesquels il avait écopé d'une peine de prison.

* Noms fictifs