Les agences du revenu du Québec et du Canada ont entamé des mesures de recouvrement dans l'espoir de récupérer une grande partie de l'importante dette de Shane Kenneth Maloney, un individu lié au crime organisé irlandais condamné à 10 ans de pénitencier pour gangstérisme en mai dernier.

Le fisc réclame à Maloney la somme de 3,3 millions en impôts et taxes impayés. L'Agence du revenu du Québec a déposé un avis d'inscription d'une hypothèque légale de 1,7 million sur le condo que le caïd possède sur le chemin du Golf à L'Île-des-Soeurs, un autre de plus de 570 000 $ sur ses cinq stationnements dans le même complexe et, enfin, un troisième de 566 000 $ sur une propriété en Ontario.

Après avoir obtenu un jugement favorable en Cour supérieure en juillet, l'Agence a aussi effectué ces dernières semaines la saisie des principaux biens de Maloney qui se trouvaient dans son condo de L'Île-des-Soeurs. Les serrures des portes du condo ont été changées et un huissier est devenu le gardien des biens qui seront vendus lors d'une enchère publique le 25 novembre prochain dans l'arrondissement d'Anjou.

Parmi les biens en question, on retrouve notamment une voiture, des meubles de patio, des appareils électroniques, des articles de sport et de toilette, des bijoux et même ce qui semble être des objets de collection, si l'on se fie à la liste de biens affichée sur le site internet annonçant la vente aux enchères.

PAS INHABITUEL

Selon une porte-parole de l'Agence du revenu du Québec, il n'est pas inhabituel que les gouvernements prennent des mesures de recouvrement dans le cas de criminels et de détenus. Maloney est emprisonné et n'a aucun revenu ; les agences procèdent ainsi dans les cas où le remboursement d'une dette est compromis, a-t-elle expliqué.

Shane Maloney, que la police considérait comme une étoile montante du crime organisé irlandais à Montréal, a été arrêté par la Sûreté du Québec en novembre 2012 dans l'opération Loquace, visant à démanteler un consortium qui aurait voulu s'emparer du monopole de la distribution de cocaïne au Canada au tournant des années 2010.

Outre un chef de gangstérisme, Maloney, 40 ans, avait plaidé coupable à la suite du projet Loquace à des accusations de possession d'armes dans un but de trafic, de possession d'armes prohibées et de munitions, de possession d'armes dont le numéro de série a été modifié, de possession d'explosifs et de trafic de cocaïne.

Il avait également été condamné pour avoir intimidé un enquêteur du SPVM violemment battu dans un bar de Playa del Carmen, au Mexique, en janvier 2011.

Au moment du prononcé de sa sentence en mai, il restait quatre ans à purger à Maloney, en soustrayant sa période de détention préventive.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.