D'ex-collaborateurs et ex-employés du réputé chef Giovanni Apollo, sept hommes et femmes, allèguent, sous couvert de l'anonymat, avoir été victimes ou témoins d'inconduites sexuelles, d'abus de pouvoir et d'intimidation de la part du restaurateur, dans un reportage diffusé par Radio-Canada. Ce que nie le principal intéressé.

Les témoignages recueillis par Radio-Canada font état de comportements douteux dans des contextes professionnels, tant sur des plateaux de tournage que dans les restaurants du chef. Une femme allègue avoir subi des attouchements sur un plateau de tournage. «J'avais un foulard et il le plaçait en conséquence pour pouvoir glisser sa main dans mon chandail», a confié au journaliste Pascal Robidas, une ex-collaboratrice de M. Apollo.

Un ex-directeur au contenu de V Télé, Karlof Galvosky, affirme d'ailleurs «avoir reçu plusieurs plaintes de nature sexuelle de la part de femmes travaillant directement avec Giovanni Apollo.» Une ex-productrice déléguée a aussi rapporté les agissements du chef à ses patrons et à V Télé, toujours selon Radio-Canada, exigeant «du producteur des actions immédiates.»

V Télé soutient avoir immédiatement demandé au producteur, Datsit Studios, de «s'assurer de corriger la situation» ce qui avait été fait, a soutenu le diffuseur dans une réponse envoyée à Radio-Canada.

D'autres témoignages font état de plusieurs épisodes «de propos vulgaires, inappropriés et de nature sexuelle» tenus par Giovanni Apollo dans son environnement de travail. Le chef serait aussi reconnu pour son caractère bouillant ce qui aurait dissuadé certaines victimes à le dénoncer, relate Radio-Canada. Des témoins ont parlé de «climat de peur» dans ses établissements.

Giovanni Apollo «nie formellement»

Sur sa page Facebook, le chef de renommée internationale a nié «formellement» les «supposées allégations de type sexuel» à la suite du reportage de Radio-Canada.

«Je nie formellement toute agression ou harcèlement de type sexuel sur l'une de mes employées ou sur qui que ce soit. Je n'ai jamais posé d'acte à caractère sexuel répréhensible», écrit-il, invitant «toute personne qui ferait ce type d'allégations de porter plainte immédiatement à la police afin que la lumière soit faite et qu'aucun doute ne plane à [son] sujet».

Le chef Apollo reconnaît néanmoins «avoir fait des jokes de cul et des commentaires de ce type sur des plateaux et auprès de certains collègues» et affirme s'être déjà excusé «pour un commentaire fait en ondes sur V». Le restaurateur refuse par ailleurs qu'un «amalgame» soit fait entre «les histoires que l'on entend dernièrement et la situation dont fait état ce reportage».

En 2012, Giovanni Apollo a été accusé de voies de fait sur un employé. Trois ans plus tard, le chef s'est engagé à garder la paix et n'a donc pas de dossier criminel, selon Radio-Canada.