Des traces de pornographie juvénile ont été retrouvées sur une clé USB saisie chez Jonathan Bettez, ainsi que sur un ordinateur portable localisé dans la chambre qu'il occupe chez ses parents, explique la SQ dans des documents judiciaires.

Ces déclarations de police soumises dans le but d'obtenir des mandats viennent d'être partiellement rendues publiques par un juge à la demande de différents médias, dont La Presse.

Bettez est le principal suspect dans la disparition de Cédrika Provencher, survenue en 2007. Le nom de la fillette ne figure toutefois pas dans les sections de document rendues publiques aujourd'hui. 

L'homme a été arrêté le 29 août dernier pour possession et distribution de pornographie juvénile. Les documents rendus publics aujourd'hui datent tous de cette période et sont liés à cette enquête.

Ils révèlent que, selon la police, des fichiers suspects ont été effacés de supports informatiques liés à Jonathan Bettez. Les enquêteurs ont tout de même «retrouvé des traces de plus de 100 fichiers aux titres évocateurs de pornographie juvénile tel que "teen, pthc [pre-teen hardcore], lolita, girl"» sur l'ordinateur, tout comme des «logiciels d'effacement de données», indiquent les documents. Une trace d'un fichier suspect, «soit Vicky beginning pedo child porno lolita», a aussi été retracée sur la clé USB.

Par ailleurs, après une enquête informatique complexe, les autorités ont déclaré «avoir des motifs raisonnables de croire que Jonathan Bettez est celui à qui [sic] consulté des fichiers de pornographie juvénile et se connecte à des chambres virtuelles à connotation de pornographie juvénile». Au moment d'arrêter l'homme, en août dernier, ils n'avaient toutefois pas trouvé de fichier pédopornographique en sa possession.

«Il n'avoue pas être le consommateur de pornographie juvénile», ajoute le dernier document, rédigé alors que l'interrogatoire de Bettez était en cours.

Les affidavits montrent que la SQ n'a pas lésiné sur les moyens pour coincer le trentenaire: filature, balise GPS sur son auto pendant six mois, entrée clandestine nocturne à l'entreprise familiale et saisies d'ordinateurs ont ainsi été autorisées par la justice.

«Entre le 16 mai 2016 et le 25 août 2016, le mandat d'interception de communications privées vidéo régulières a permis de voir les activités de Jonathan Bettez dans son bureau», indique aussi une déclaration de la police rendue publique aujourd'hui, sans préciser si les enquêteurs avaient un accès continu aux images.

La police a aussi demandé et obtenu le droit d'utiliser un doigt de Bettez afin d'ouvrir - avec ses empreintes digitales - son téléphone cellulaire iPhone 6.