«Espionner des journalistes pour des raisons de régie interne au SPVM, c'est totalement inacceptable dans une société libre et démocratique», a déclaré le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur, lorsque La Presse l'a interrogé sur les mandats dont a fait l'objet notre collègue Patrick Lagacé durant une enquête interne menée plus tôt cette année sur des policiers soupçonnés d'avoir fabriqué de la preuve dans une affaire de saisie de cocaïne lors du Grand Prix du Canada.

«C'est une approche symptomatique d'une organisation malade et mal gérée. Tout le monde se demande s'il y a d'autres journalistes espionnés. Le directeur Pichet a encore une fois manqué de jugement en faisant confiance à l'inspecteur-chef Costa Labos. Jusqu'à vendredi passé, M. Labos était encore à la tête des affaires internes même si nous avions demandé son déplacement à deux reprises», a ajouté M. Francoeur.

Le chef syndical, dont l'organisation est à couteaux tirés avec la direction depuis l'arrivée du chef Philippe Pichet, n'a pas voulu se prononcer sur la suggestion du chef de l'opposition à Montréal, Luc Ferrandez, de demander au directeur du SPVM de se retirer temporairement. «La confiance des policiers et policières envers lui-même et la haute direction est extrêmement faible. À la lumière de l'ampleur du désaveu du directeur Pichet dans cette crise, il devrait se questionner lui-même», a conclu Yves Francoeur.

Rappelons qu'à la suite d'une vague de mutations et de promotions majeures vendredi dernier, le patron des Affaires internes du SPVM, Costa Labos, qui occupait ce poste depuis six ans, a été déplacé de façon latérale à la Division des communications opérationnelles.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Philippe Pichet