Ismael Habib, cet ex-Montréalais aux sympathies djihadistes déjà accusé dans une affaire conjugale à Gatineau, sera formellement accusé d'avoir tenté de quitter le Canada pour participer aux activités d'un groupe terroriste vendredi.

L'Équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) de Montréal, pilotée par la GRC, en a fait l'annonce ce matin.

Déjà détenu depuis son arrestation par la police municipale de Gatineau, l'homme de 28 ans doit comparaître à nouveau vendredi après-midi à Montréal. Jeudi, il avait déjà comparu dans la métropole sous une accusation d'avoir fait une fausse déclaration en vue d'obtenir un passeport.

« Cette affaire est un exemple concret de la détermination de la GRC et de ses partenaires à enquêter sur les personnes qui menacent la sécurité nationale du Canada et à les traduire en justice. Dans ce genre d'enquête, nous ne ménageons aucun effort pour recueillir les preuves nécessaires pour pouvoir porter des accusations criminelles », a déclaré le commissaire adjoint James Malizia, responsable des Opérations de la police fédérale de la GRC, dans un communiqué.

Jeudi, dans La Presse, le père d'Ismael Habib avait lancé un appel à l'aide. « Il y a des gens qui jouent dans la tête de nos enfants. C'est au gouvernement de les arrêter et de les renvoyer dans leur pays », disait-il. 

Habib, fils d'un père afghan et d'une mère québécoise, a été arrêté initialement à Gatineau où il venait d'emménager avec sa nouvelle conjointe. Il aurait notamment menacé de faire exploser la voiture de sa victime. Selon ce que cette dernière a déclaré aux policiers, il regardait des vidéos d'exécution du groupe armé État islamique.

Mais surtout, le jeune homme originaire de Montréal a une femme, Romaissa Hammouya, elle aussi montréalaise, et deux jeunes enfants nés au Canada qui se trouveraient selon toute vraisemblance en Syrie. Un policier a déposé devant le tribunal une photo qui montre ce qu'il croit être Mme Hammouya vêtue d'un voile intégral et tenant une kalachnikov. Sa fille de moins de 5 ans a elle aussi le visage couvert.