Des défenseurs des libertés civiles dénoncent le caractère inhumain des méthodes d'exécution au Montana, ce qui pourrait avoir un impact sur le sort d'un Canadien qui se trouve dans le couloir de la mort depuis 32 ans dans cet État américain.

Les avocats de deux condamnés à mort, dont le Canadien Ronald Smith, de Red Deer, en Alberta, plaideront à compter de mercredi, devant un tribunal de première instance à Helena, que le sédatif prévu actuellement par le protocole d'injection mortelle au Montana conduit souvent à une mort «atroce et terrifiante».

Ron Waterman, de l'Union américaine des libertés civiles, soutient que le pentobarbital en usage au Montana viole la loi de l'État, qui stipule que l'on doit utiliser un barbiturique «à effet ultra rapide». Des médecins soulignent que le terme «à effet ultra rapide» n'est pas usité en médecine, et qu'il ouvre la porte aux interprétations.

L'audience doit durer deux jours, et le juge Jeffrey Sherlock, de la Cour de district, devrait mettre l'affaire en délibéré jeudi. Sa décision, quelle qu'elle soit, pourrait ensuite être renvoyée en appel à la Cour suprême de l'État, croit M. Waterman.

Le Canadien Ronald Smith, qui aura 57 ans la semaine prochaine, avait été condamné à mort en 1983 pour le meurtre de deux jeunes hommes, alors qu'il était sous l'effet de l'alcool et des drogues - il consommait de 30 à 40 doses de LSD et de 12 à 18 bières par jour à ce moment-là.

Smith avait refusé toute négociation de plaidoyer, ce qui lui aurait évité la peine de mort, et il a plaidé coupable trois semaines plus tard, en réclamant d'être exécuté, ce qui lui fut accordé par le tribunal. Mais il s'est ravisé depuis et lutte aujourd'hui par tous les moyens pour demeurer en vie. Plusieurs exécutions prévues ont été successivement reportées.

En 2008, l'Union américaine des libertés civiles a contesté devant le tribunal de l'État la constitutionnalité des exécutions au Montana. Les avocats de Smith et d'un autre condamné à mort ont plaidé que la méthode d'injection utilisée constituait une «peine cruelle et inusitée» et violait le droit des condamnés à la dignité humaine.

Le même juge Sherlock a conclu en 2012 que les injections violaient effectivement la Constitution. Il se penche actuellement sur la constitutionnalité des nouvelles drogues létales proposées depuis pour les exécutions au Montana.