Un radiologue de la région de Gatineau vient d'être radié pour deux ans par le conseil de discipline du Collège des médecins pour avoir agressé sexuellement une de ses patientes en 2010.

Après avoir rencontré cette patiente à l'hôpital de Gatineau pour un examen en décembre 2010, le Dr Walif Chbeir, 58 ans, s'est rendu chez elle le soir même en disant vouloir lui remettre des médicaments pour soulager des douleurs à l'épaule.

La dame en question éprouve différents problèmes de santé. Elle se déplace en marchette et a subi des opérations aux genoux.

Quand il s'est présenté chez cette patiente, le Dr Chbeir l'a brièvement examinée alors qu'elle était étendue dans son lit. Il l'a ensuite agressée.

Aucune crédibilité

Le Dr Chbeir a reconnu avoir eu une relation sexuelle complète avec sa patiente. Mais il plaidait que la relation était consentante.

Or le conseil de discipline n'a aucunement cru cette version.

« L'intimé n'est pas crédible bien au contraire, il donne l'impression d'une personne qui s'est forgé à maintes reprises un scénario dans le cas où il se ferait prendre en flagrant délit tant par son épouse que par les policiers » écrit dans sa décision le conseil de discipline du Collège des médecins

Aucune accusation criminelle n'a été portée contre le Dr Chbeir. Dans sa décision, le conseil de discipline mentionne que le fait qu'il n'y ait pas eu de plainte criminelle « a très peu d'importance et notamment en raison du fait que le degré de preuves en matière criminelle du hors de tout doute raisonnable est beaucoup plus élevé qu'en droit disciplinaire ».

Pour le conseil de discipline, le Dr Chbeir « fait du déni total en ne voulant pas reconnaître les faits tels qu'ils ont eu lieu, mais bien comme il voudrait qu'ils aient eu lieu ». La patiente « a été agressée sexuellement par l'intimé » et ce dernier « s'est servi de son pouvoir et de son titre de médecin pour s'introduire au domicile de celle-ci sous de faux prétextes alors qu'elle était vulnérable et qu'il le savait pertinemment ».

N'étant « pas rassuré » sur le risque de récidive du Dr Chbeir, mais considérant que ce dernier était sans antécédents disciplinaires, qu'il éprouve remords et regrets et que ses compétences ne sont pas en cause, le conseil a condamné le Dr Chbeir à deux ans de radiation temporaire, en plus d'une amende de 3000 $.