À Terre-Neuve-et-Labrador, un homme qui était soupçonné d'avoir proféré des menaces au premier ministre de la province Paul Davis avait pointé son arme vers l'agent avant que celui-ci ne l'abatte, a indiqué mardi la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le policier de la force constabulaire royale de Terre-Neuve aurait tenté de désarmer Don Dunphy avant de le tuer, dimanche, à sa résidence de Mount Carmel-Mitchells Brook-St. Catherines, un village situé au sud-ouest de Saint-Jean.

Le fusil chargé, qui a été retrouvé près du corps de la victime, sera examiné par les enquêteurs. Une autopsie sera aussi pratiquée.

Une enquête de la GRC - qui est responsable de la région - est toujours en cours sur l'affaire impliquant un agent de sécurité du premier ministre, qui n'a pas été identifié.

Le sergent Ryan Hicks a indiqué que l'agent enquêtait depuis vendredi sur des commentaires vraisemblablement menaçants qu'aurait écrit M. Dunphy sur son compte Twitter à l'endroit de «politiciens de la province».

M. Hicks a ajouté que l'agent avait décidé de ne pas réclamer de renforts après avoir consulté la GRC et les registres des policiers de la région.

«L'agent considérait que les risques étaient faibles à partir des informations qui lui ont été communiquées et il a constaté qu'une intervention (avec plusieurs policiers) n'était pas nécessaire», a-t-il affirmé.

Le policier effectuait son quart de travail régulier lorsqu'il s'est rendu à la résidence de Don Dunphy, qui l'avait invité à l'intérieur. Ils ont discuté une quinzaine de minutes avant qu'il n'y ait un «changement de ton important».

«L'agent s'est retrouvé face à M. Dunphy qui tenait un fusil à longue portée», a expliqué M. Hicks. Il se serait ensuite défendu en tirant sur M. Dunphy.

Plusieurs gens de la région se demandent pourquoi un enquêteur responsable de la sécurité du premier ministre s'est rendu, seul, chez un suspect.

Le maire David Sorensen croit que le policier aurait dû assurer ses arrières alors qu'il faisait face à un homme troublé.

La directrice générale du village, Susan Parrott ne comprend pas non plus pourquoi le policier est intervenu le jour de Pâques, sans être accompagné de la GRC.

Le premier ministre Davis a indiqué lundi que ses employés ne l'avaient pas informé de l'enquête sur les présumés messages menaçants avant que l'homme ne soit abattu.

Selon ses proches, M. Dunphy avait subi un accident de travail grave il y a quelques années. Il exprimait fréquemment sa frustration contre le système de compensation pour les travailleurs dans les lignes ouvertes des émissions de radio.

Utilisateur assidu de Twitter, il se décrit sur ce réseau social comme un «travailleur blessé crucifié de Terre-Neuve-et-Labrador, où les blessés sont traités comme des criminels».

Vendredi, M. Dunphy avait spécifiquement mentionné dans ses messages le compte officiel de M. Davis et celui du ministre de l'Enfance, de la Jeunesse et des Services familiaux, Sandy Collins. L'échange s'était conclu par ce commentaire de M. Dunphy: «Je ne mentionnerai pas leurs noms cette fois, mais je pourrais faire du mal à des membres de la famille de deux députés à la Chambre d'assemblée.»