Des accusations de gangstérisme et de trafic humain pourraient s'ajouter aux charges auxquelles font face les personnes arrêtées en lien avec un réseau de prostitution pancanadien démantelé cette semaine, a déclaré la Couronne jeudi.

Deux des suspects, un homme et une femme, ont comparu au palais de justice de Montréal jeudi après-midi. Daegun Chun, 46 ans, et Yong Li, 31 ans, font face à des accusations liées à la traite de plus de 500 femmes asiatiques au Canada dans le but de les forcer à se prostituer.

Le procureur Gianni Cuffaro s'est opposé à la remise en liberté des deux résidants de Toronto. Ceux-ci seront de retour en cour mardi.

Jusqu'à maintenant, les personnes arrêtées en lien avec cette affaire ont été accusées de proxénétisme, de proxénétisme visant des personnes âgées de moins de 18 ans, de publicité pour des services sexuels et d'avantage matériel provenant de la prestation de services sexuels.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui a commencé à enquêter sur ce réseau en janvier 2014, affirme que les victimes alléguées proviennent principalement de la Corée du Sud et de la Chine. Avec l'aide de l'organisation criminelle en question, établie en Asie, les victimes seraient entrées illégalement au Canada. Elles auraient ensuite été prises en charge, contrôlées et exploitées par un réseau de prostitution pancanadien présent à Montréal, Halifax, Ottawa, Toronto, Winnipeg, Calgary, Edmonton et Vancouver.

«La preuve est écrasante, très substantielle», a résumé le procureur Cuffaro à la sortie de la salle d'audience, jeudi. «Évidemment, la GRC doit agir vite dans cette affaire, alors nous avons déposé les accusations principales. Il reste beaucoup de preuves à étudier, donc il y aura peut-être d'autres accusations (déposées) dans un avenir proche. Celles-ci concerneraient le passage clandestin de migrants, le trafic humain et le gangstérisme.»

Gianni Cuffaro ne sait pas quand ces accusations pourraient être portées.

Quatre autres accusés ont comparu plus tôt cette semaine. Il s'agit de Kai Chen, 37 ans, et Nan Wy, 33 ans, tous deux de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, et de Le Yu, 38 ans, et Anyang Cui, 26 ans, tous deux de Montréal.

Trois d'entre eux se sont vus refuser leur libération sous caution. Une journée complète d'audience est prévue le 29 avril. Une autre personne a été relâchée sous conditions.

La GRC a annoncé jeudi avoir arrêté une autre personne en lien avec cette enquête. Jeonghwan Seo, 34 ans, a été arrêté mercredi en fin de journée à Jasper, en Alberta, devenant la septième personne interpellée dans cette affaire.

Une suspecte est encore recherchée. Il s'agit de Mélanie Williams-Johnson, une Montréalaise de 20 ans.

Un porte-parole de la GRC, Érique Gasse, a déclaré que l'estimation de 500 présumées victimes était conservatrice. Le procureur Cuffaro était réticent à entrer dans les détails concernant les victimes alléguées.

Les perquisitions ont également permis aux policiers de saisir plus de 500 000 $, deux véhicules, des ordinateurs et des téléphones mobiles.