Furieux de la décision que le juge venait de rendre à son endroit dans une cause civile, Sylvain Gaudreau s'en serait pris physiquement à deux hommes qui se trouvaient dans la salle d'audience de la Cour d'appel.

Cette affaire, qui s'est passée le 4 août 2010 à Montréal, dans le plus haut tribunal de la province, devrait connaître son dénouement bientôt. Le procès de M. Gaudreau s'est ouvert lundi, devant un jury de six hommes et six femmes. L'exercice doit durer de deux à trois semaines, selon le juge André Vincent, qui préside ce procès en Cour supérieure.

M. Gaudreau, 52 ans, se défend lui-même, sans avocat. Il est accusé de voie de fait armée et de voie de fait causant des lésions à Robin Doak et Maurice Tétreault. Lundi, le jury a pu entendre l'enregistrement audio de l'incident, survenu un peu avant 18 h ce fameux jour d'août 2010, dans la salle RC18 de la Cour d'appel. Gaudreau tente alors d'obtenir un sursis d'exécution, car il doit quitter un logement le lendemain, par ordre de la Cour. L'affaire traîne depuis longtemps devant les tribunaux. Le juge François Doyon rejette sa requête, après en avoir brièvement expliqué les raisons. Dès après, on entend des cris très forts, notamment une voix crier : « mon chien sale ! » On entend de la bousculade, puis des cris. Le juge essaie de calmer l'individu en répétant : « monsieur, monsieur... » Mais rien ne semble y faire. Appelez le 9-1-1, dit le juge à un certain moment.

Des policiers, des constables spéciaux et des ambulanciers sont accourus.

M. Gaudreau a été arrêté sur place, après l'incident. Juste avant, il avait été vu en train de jeter un stylo dans une poubelle. Celui-ci a été récupéré. Il était croche. On suppose que c'est « l'arme » qu'on attribue à M. Gaudreau, puisqu'un contrôle électronique installé à l'entrée de la Cour d'appel scrute les avoirs de chaque personne qui y entre.

Nathalie Gadouas, qui était enquêteuse pour les constables spéciaux à l'époque, est arrivée sur les lieux une quinzaine de minutes après l'incident. Elle a photographié les gouttes de sang dans la salle d'audience, le couloir, une salle de bains et les escaliers menant au deuxième étage. Une des victimes alléguées s'était réfugiée au deuxième étage dans sa fuite, a-t-elle expliqué.

Le procès se poursuit mardi. Me François Allard représente la Couronne.