Deux accusés parmi la cinquantaine de membres ou sympathisants des Hells Angels toujours en attente des superprocès SharQc ont été libérés en attendant la suite des procédures, lundi, au Centre de services judiciaires Gouin.

Claude Pépin, 53 ans, membre du chapitre de Montréal, et Émery Martin, 54 ans, de la section de Québec, ont subi leur enquête sur remise en liberté en compagnie d'un troisième accusé au cours des derniers mois devant le juge James L. Brunton de la Cour supérieure. Une ordonnance de non publication nous empêche de dévoiler les détails des témoignages entendus durant les procédures.

Pépin et Martin font face à un seul chef de complot pour meurtre. Pépin fait parti du groupe 2, dont le procès est prévu pour septembre 2015, alors que Martin appartient au groupe 1, pour lequel le choix du jury doit, en principe, débuter en avril prochain.

Cazzetta l'arbitre

C'est la seconde fois que Pépin demande sa remise en liberté. Elle lui avait été refusée une première fois par le juge Richard Wagner en 2010.

Pépin, alias Ninja, est un ancien membre des Evil Ones, un défunt club école des Hells Angels installé à Drummondville.

Lors de l'enquête Cléopâtre menée en 2005-2006 par l'unité mixte d'enquête autochtone de la GRC et de la SQ, Pépin a eu un litige avec un proche des motards, Sergio Piccirilli, dont il aurait voulu contrôler le bar de danseuses à L'Avenir. C'est l'actuel chef terrain des Hells Angels, Salvatore Cazzetta, ami d'enfance de Piccirilli, qui a réglé le conflit lors d'une discussion dans un restaurant de la rue Pie-IX qui n'avait pas échappé à la lentille de la caméra des enquêteurs.

Pépin, un amateur de combats d'art martiaux mixtes, avait également été vu par les enquêteurs de la SQ en train de discuter avec un combattant qui a eu par la suite des ennuis avec la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Premier Acadien chez les Hells

Émery Martin, alias Pit, est le premier néo-brunswickois à devenir membre en règle des Hells Angels. Il est originaire de Sainte-Anne-de-Madawaska, dans la région d'Edmunston. En 1997, Martin a été condamné à dix ans de prison pour sa participation à une importation de 28 tonnes de résine de cannabis au large d'Halifax fomentée par les Hells Angels et des relations du clan Dubois. Martin fait toujours face à des causes pendantes au Nouveau-Brunswick.

Le troisième accusé qui a subi son enquête sur cautionnement en compagnie de Pépin et Martin, Steeve Doucet, ancien président des Satans Guards, défunt club école du Saguenay, a vu sa demande de libération être refusée par le juge Brunton.

Principales conditions de libération :

Claude Pépin :

-Dépôt de 15 000$ par une proche

-Engagement de 30 000$ d'une tierce personne

-Se présenter au poste de la SQ une fois par mois

-Respecter un couvre-feu de 22h à 5h

-Ne pas quitter le Québec

-Ne pas communiquer avec les membres ou associés d'un club de motards criminels

-Ne posséder aucun appareil de télécommunication

Émery Martin :

-Hypothèque judiciaire de 50 000$ sur sa résidence

-Dépôt en argent de 5 000$ d'une proche

-Engagement de 50 000$ d'une tierce personne

-Se présenter dans un poste de police municipale une fois par mois

-Respecter un couvre-feu de 22h à 5h

-Ne pas quitter le Québec ou le Nouveau-Brunswick

-Ne pas communiquer avec les membres ou associés d'un club de motards criminels

-Ne posséder aucun appareil de télécommunication

Photo La Presse

Claude Pépin

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Émery Martin