L'homme d'affaires Michel Safar, propriétaire de l'entreprise StoneCo, a été condamné à six ans de pénitencier relativement à la saisie par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de 343 kg de cocaïne cachés dans des tuiles de céramique, en novembre 2009.

Ce sont les douaniers qui ont d'abord découvert la cocaïne et qui ont alerté leurs collègues de la GRC. Ceux-ci ont retiré la drogue et ont tout de même fait acheminer la marchandise vers son lieu final de livraison, l'entrepôt de Michel Safar, rue Isabey, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, dans le nord-ouest de l'île de Montréal.

Le soir de la livraison, un certain Giuseppe Borsellino, qui n'a jamais été accusé dans cette affaire, et un autre individu ont vigoureusement cherché la drogue, en vain, alors que les policiers fédéraux les observaient.

Il y a deux semaines, Safar a été reconnu coupable de tentative de possession de 343 kg de cocaïne dans un but de trafic et de complot pour importation, après un procès au cours duquel il a nié avoir été au courant du complot.

Mais la juge Geneviève Graton, de la Cour du Québec, n'a pas cru sa version. « Il joue un rôle d'importance dans l'importation. En permettant que la drogue soit livrée à son entrepôt, il offre une vitrine légitime et une couverture idéale. L'importance du chargement, sa valeur et le peu d'intermédiaires impliqués démontrent que l'importation est l'oeuvre d'un groupe bien organisé. Le tribunal écarte l'erreur de jugement et l'appât du gain semble être ce qui a motivé l'accusé », écrit notamment la magistrate, dans un jugement étoffé de plusieurs pages.

La poursuite réclamait dix ans de pénitencier et la défense, trois ans. La juge, qui s'est référée à une longue jurisprudence et qui a considéré plusieurs facteurs aggravants et atténuants, a opté pour une peine de six ans.

Safar, 55 ans, a écouté attentivement la lecture du jugement dans le box des accusés, et a versé quelques larmes lorsque la juge a résumé les propos de personnes qui ont témoigné en sa faveur lors du procès.