Contre toute attente, le chef des Rock Machine, Jean-François Émard, a plaidé coupable aux accusations portées contre lui et a été condamné à 15 mois de prison, aujourd'hui, au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

Émard, 37 ans, et sa complice, Danielle Earle, ont été arrêtés le 5 octobre, à la suite d'une interception pour un phare défectueux, sur une route dans la région de Valleyfield. L'un des patrouilleurs a reconnu Jean-François Émard et constaté que la conductrice de 30 ans avait un permis de conduire qui lui interdisait de quitter l'Ontario. La voiture a été remorquée et une fois au poste, les policiers de la Sûreté du Québec ont découvert 500 pilules de méthamphétamine dans le coffre et une machette sur la banquette arrière.

Jean-François Émard a plaidé coupable à des accusations de possession de méthamphétamine dans un but de trafic, possession d'une arme blanche, possession d'argent obtenu à la suite d'infractions criminelles et de possession de cannabis. Sa sentence de 15 mois a été proposée par la Poursuite et la Défense puis entérinée par le juge. Sa complice a été condamnée à cinq mois de prison avec sursis.

En excluant la détention préventive d'un jour et demi pour chaque journée passée en détention, il reste 14 mois et trois jours de prison à purger à Émard.

Sa comparution s'est déroulée sous forte surveillance, alors que trois agents en services correctionnels l'encadraient dans le box des accusés et que deux constables se tenaient aux aguets, dans la salle. Émard a regardé et salué à quelques reprises un groupe d'une dizaine de personnes venues l'appuyer.

Agressions en chaîne

Jean-François Émard a été pris à partie par un codétenu lors de son arrivée au Centre de détention de Montréal à la suite de sa première comparution. Deux autres Rock Machines ont aussi été victimes d'attaques en prison et dans la communauté au cours des deux dernières semaines mais pour le moment, les autorités n'excluent pas qu'il s'agisse d'événements isolés.

Il y a quelques semaines, Jean-François Émard avait rencontré La Presse pour assurer qu'il n'y avait aucune tension entre les Rock Machine et les Hells Angels, qui se sont livrés une guerre sanglante durant les années 1990 et 2000.

Jean-François Émard a aussi été frappé par un patrouilleur de la SQ dans une cellule du poste de Valleyfield, dans la nuit qui avait suivi son arrestation. Une enquête pour des allégations de voies de fait a été ouverte contre le policier. Ce dernier, une des vedettes de l'émission SQ diffusée les vendredis soirs à V, a été suspendu avec traitement en attendant la fin de l'enquête.