Justin Bourque a plaidé coupable vendredi à toutes les accusations portées contre lui en lien avec la tuerie de Moncton, le 4 juin.

Le jeune Néo-Brunswickois de 24 ans a reconnu sa culpabilité pour le meurtre prémédité de trois policiers de la Gendarmerie royale du Canada.

Il a également plaidé coupable aux deux accusations de tentative de meurtre à l'endroit de deux autres gendarmes blessés par balles, devant la Cour du Banc de la Reine, à Moncton.

La famille du prévenu n'a pas fait de commentaire lorsqu'elle a quitté le tribunal. La surintendante Marlene Snowman, officière responsable du Service régional de Codiac de la GRC, n'a pas non plus commenter la décision de Bourque.

L'accusé reviendra en cour le 27 octobre, lorsque seront déposés les témoignages des victimes et les documents ouvrant la voie au prononcé de la sentence.

Justin Bourque avait été jugé apte à subir un procès à la suite d'une évaluation psychiatrique mais il a finalement décidé de plaider coupable lors d'une apparition devant le tribunal. Les détails de cette évaluation ont été placés sous scellés.

Les gendarmes Dave Ross, Fabrice Gevaudan et Douglas Larche ont été abattus en répondant à un appel signalant la présence d'un homme armé dans un quartier résidentiel le mois dernier.

Leurs collègues Éric Dubois et Darlene Goguen avaient été blessés par balles.

Justin Bourque avait été appréhendé à l'issue d'une chasse à l'homme intensive qui avait duré 30 heures et semé l'inquiétude dans toute la ville de 69 000 habitants.

Des commentaires rédigés dans un affidavit signé par le père de Bourque, et déposé en cour provinciale le mois dernier, offre un aperçu du comportement de l'accusé avant la fusillade. Quelques jours avant l'affrontement, Victor Bourque affirme que son fils pestait contre l'autorité et devenait de plus en plus paranoïaque.

Dans le document de deux pages, le père dit ne pas avoir constaté de graves problèmes émotionnels ou de santé mentale chez son fils avant une période ayant débuté il y a 18 mois, lorsqu'il indique que l'état de Justin a commencé à se détériorer. Ce même document - utilisé par la défense pour réclamer une évaluation psychologique - comprend des allégations n'ayant pas été prouvées en cour, mais Victor Bourque soutient que son fils est passé de la vie avec ses parents et six frères et soeurs à acheter une arme, être expulsé du domicile familial, et à devenir dépressif et paranoïaque.

«Nous étions une famille très »tissée serrée« avant que nous ne demandions à Justin de quitter la maison, ma femme et moi. Son comportement inapproprié et son achat d'une autre arme ont entraîné cette demande.»

Au dire de Victor Bourque, les choses se sont mises à aller de mal en pis ensuite. Lors de ses visites à la maison, il a dit que son fils semblait sérieusement déprimé et était émotionnellement et financièrement instable.

Le jour des fusillades, M. Bourque affirme s'être trouvé avec son fils environ deux heures 30 avant que les tirs ne retentissent à Moncton. Justin Bourque a confié à son père qu'il s'en allait travailler, mais son employeur a appelé pour dire qu'il ne s'était jamais présenté.