Yalda Machouf-Khadir, la fille du député de Mercier Amir Khadir, a été acquittée des accusations de voies de fait sur une photographe auxquelles elle faisait face, jeudi, au palais de justice de Montréal.

Mme Machouf-Khadir et son ami Xavier Philippe-Beauchamp étaient accusés d'avoir frappé Chantal Poirier, photographe au Journal de Montréal, suite à un incident survenu dans un corridor du palais de justice en 22 mai 2012.

«C'est ridicule, ce n'est pas humain. Depuis 7-8 mois, je suis avec elle et elle est toujours en stress», a declaré Ahmad Machouf, grand-père de Mme Machouf-Khadir. Amir Khadir n'a pas assisté au jugement.

Les deux personnes acquittées n'ont pas voulu répondre aux questions des journalistes après le jugement.

Le 22 mai 2012, Mme Machouf-Khadir comparaissait elle-même pour méfait, dans la foulée de la crise étudiante, et était ensuite allée soutenir un autre manifestant qui comparaissait dans une autre salle du palais de justice. 

Mme Poirier tentait alors de prendre des clichés de Mme Machouf-Khadir, et était postée dans le périmètre défini pour les photographes. M. Philippe-Beauchamp aurait alors marché à reculons vers Mme Poirier, dans le but de l'empêcher de prendre des photos.

Dans le tumulte, Mme Poirier soutient qu'une main a accroché l'objectif de sa caméra, qui lui a ensuite frappé le nez.

Le noeud

Selon le juge, Robert Marchi, la poursuite a été incapable de faire la preuve hors de tout doute de l'identité de la personne qui avait frappé la caméra de Mme Poirier.

Le juge a toutefois établi que Mme Khadir ne pouvait pas avoir frappé l'objectif puisqu'elle tenait son châle à deux mains, afin de se cacher le visage.

Dans le cas de M. Philippe-Beauchamp, le juge a émis de sérieux doutes sur la crédibilité de son témoignage. Il n'a notamment pas cru ce dernier quand il disait avoir été intimidé par la présence des caméras, puisque Mme Poirier était l'unique photographe sur les lieux. Le juge a aussi relevé que les doigts d'honneur faits par l'accusé à la photographe, après le tumulte, indiquaient que le jeune homme n'était pas intimidé.

Enfin, s'il a dit croire que Mme Poirier ait reçu un coup, la preuve n'a pas pu être faite, hors de tout doute, qu'il y a eu usage intentionnel de force contre elle.

«On a passé deux années poches à cause de vous, indirectement», a mentionné aux journalistes et photographes le père de M. Philippe-Beauchamp, à sa sortie de la salle. Une déclaration qui n'a pas manqué de faire sourire les deux photographes présents sur place.