Trois membres de la communauté mohawk ayant occupé une voie ferrée du Canadien National dans l'est de l'Ontario pour exiger de nouveau la tenue d'une commission d'enquête publique sur les meurtres et disparitions de femmes autochtones seront accusées, a prévenu la police, samedi.

Des militants ont barré samedi matin le chemin de fer traversant Napanee, à l'est de Belleville, en Ontario, forçant le CN à suspendre la circulation de tous ses trains.

Un homme a aussi brisé la fenêtre d'un véhicule banalisé de la police, ont précisé les autorités.

La sergente Kritine Rae a indiqué que les policiers avaient procédé à quatre arrestations, mais que trois personnes seraient accusées. La nature des chefs d'accusation n'a pas encore été déterminée par les enquêteurs.

Le trafic ferroviaire a pu reprendre sur les voies du CN en début d'après-midi, samedi.

Cette manifestation a provoqué des interruptions de service dans les trajets effectués entre Toronto et Montréal et Toronto et Ottawa, a de son côté déclaré Via Rail. Des bus-navettes ont permis aux passagers de contourner la zone occupée par les manifestants.

Des militants avaient promis, vendredi, de renforcer leur mobilisation pour répliquer au rapport du gouvernement sur les meurtres et disparitions de femmes autochtones, qui ne contient pas de recommandation d'une commission d'enquête publique et ce, en dépit des nombreux appels en ce sens.

Un porte-parole du mouvement de protestation, Shawn Brant, avait affirmé qu'il y aurait des conséquences si aucune commission n'était recommandée.

Des militants bloquaient la route à l'est de Belleville depuis dimanche soir dernier.

Le dépôt du rapport, vendredi, a suscité un véritable tollé au sein de l'Opposition officielle, des leaders des Premières nations et des groupes de défense des droits de la personne.

Parmi les 16 recommandations du rapport, le comité presse le gouvernement fédéral de travailler avec les provinces, les territoires et les municipalités afin de lancer une campagne de prévention et de sensibilisation à la violence faite aux filles et aux femmes autochtones canadiennes.

Selon les données officielles, environ 600 femmes autochtones auraient disparu ou auraient été assassinées depuis les années 60 au Canada, mais ces chiffres pourraient être bien en deçà de la réalité.